La circulation des flux financiers illicites liés entre autres au blanchiment d’argent, au financement du terrorisme et aux trafics divers continue de détériorer l’économie camerounaise selon la Commission nationale anticorruption (CONAC) qui s’appuie notamment sur les données de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF). Le préjudice au terme de l’année 2021 se chiffre à 135 milliards de FCFA (211 millions de dollars), en hausse par rapport au précédent exercice où les pertes s’étaient élevées à 124 milliards de FCFA (194 millions de dollars).
Avec 73,60% de déclarations suspectes, les banques se présentent comme les principaux vecteurs du blanchiment d’argent et autres opérations illicites, ensuite les sociétés de transfert de fonds 18,62%, les Mobile money 4,59 %, les Etablissements de microfinance (EMF) 1,15%, le reste des opérations suspectes revenant aux divers acteurs ayant un lien avec ce secteur d’activité. Ces statistiques découlent de l’exploitation par l’ANIF de 784 déclarations de soupçons pendant la période sous revue.
Les flux financiers suspects identifiés proviennent essentiellement des fraudes fiscales et douanières, les détournements de deniers publics, le scamming, le faux et usage de faux, les trafics divers, le financement du terrorisme, l’escroquerie et la corruption. Selon les mêmes sources, entre 2006 à 2021, les flux financiers illicites répertoriés ont atteint 1869 milliards de FCFA (3 milliards de dollars), ce qui constitue une énorme perte pour l’économie nationale d’autant que les chiffres observent une courbe ascendante.