La 5e édition des Financial Afrik Awards (FAA) s’ouvre ce jeudi 8 décembre à Lomé. Au total 300 participants regroupant banquiers, financiers, hommes d’affaires, décideurs publics, représentants d’institutions, universitaires ainsi que d’éminentes personnalités … sont attendus dans la capitale togolaise pour prendre part aux assises.
Ce rendez-vous annuel porte sur « l’Afrique dans la finance verte ». Un thème justifié par le contexte mondial caractérisé par de profondes mutations notamment environnementales avec les effets du changement climatique. Ce phénomène oblige la plupart des bailleurs de fonds (banque mondiale, FMI, institutions financières…) à orienter davantage leurs financements sur des projets soucieux de l’environnement communément appelés « Finance verte ». Un mécanisme qui agite de plus en plus les économies africaines en quête de ressources pour assurer leur développement tant attendu depuis des décennies.
Ce nouveau concept qui a pour vocation principale de favoriser la transition écologique énergétique imposera à l’Afrique de nouvelles adaptations sur les marchés financiers internationaux afin de tirer profit de l’obligation verte, ou les « green bond ».
« Mobiliser les ressources internes »
Si certains observateurs soutiennent que l’Afrique doit se réformer en profondeur (nouvelles réglementations) pour bénéficier davantage de la finance verte (le continent ne capte que 1% des 1000 milliards USD dédiés à la finance verte), des économistes émettent des réserves.
Les économistes les plus « radicalistes » estiment que les préoccupations concernant le financement du climat ne sont pas les mêmes que dans les pays industrialisés. L’Afrique, soulignent-ils, devrait se préoccuper à mobiliser ses ressources internes au lieu de s’aventurer à mobiliser des Fonds d’investissement climatique car aucun pays ne s’est développé sans ces dernières.
En tout cas, le débat est campé entre spécialistes et experts qui devront apporter la lumière sur les véritables enjeux de la finance verte en Afrique à travers cette plateforme qu’offre Financial Afrik à Lomé.
Les discussions vont permettre d’échanger sur deux sous thèmes. Le premier, intitulé « la structuration de la finance verte », donnera l’opportunité de faire mieux connaître la finance verte au public. Le deuxième sous-thème, intitulé « émission et obligations vertes : rôle des bourses, des banques, des fonds, assurances et des garanties, métaux critiques », permettra surtout de définir le rôle des institutions financières pour capter les fonds de la finance verte.
Panels d’experts
En guise d’introduction du sujet « la finance verte dans le monde et en Afrique », le Malien Seyni Nafo, un des plus grands négociateurs africains pour le Climat va évoquer les enjeux, la problématique et défis liés à la finance verte surtout en Afrique où on parle d’échec de la 27ème Conférence des Parties sur le changement climatique de l’ONU, tenue récemment en Egypte (Sharm-el-Sheik). Le porte-parole du groupe Afrique à la COP27 va sans doute apporter des éclaircissements sur la réticence jusqu’à présent des pays développés à la résolution de « l’injustice climatique ».
Pour sa part, Kako Nubukpo, économiste togolais, considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs économistes africains sur le sujet : « le futur de l’Afrique dans la nouvelle ère de l’économie verte », va apporter des précisions sur le concept de l’économie verte mais également de son évolution en Afrique.
L’auteur du livre « Une solution pour l’Afrique : du néoprotectionnisme aux biens communs » va également évoquer le concept de croissance verte qui suscite de plus en plus d’intérêt auprès des décideurs politiques et des praticiens du développement pour faire face aux affres du modèle de l’économie mondiale.
Lancés en 2018, les FAA offrent une opportunité aux acteurs africains de la finance et de l’économie d’échanger autour des thèmes stratégiques sur le devenir du continent dans un monde en pleine mutation.