Dans un numéro hors série paru en décembre 2022, le Journal de l’Economie Sénégalaise (Lejecos) dresse un état des lieux précis de la deuxième économie de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). A travers des interviews de technocrates de premier plan à l’instar de Aboubacar Sadikh BEYE, Directeur Général de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), de Idrissa Diabira, directeur général de l’Agence de développement des PME (ADEPME), ou encore de Ibrahima Noir Eddine Diagne, IAdministrateur général de Gaindé 2000, plateforme de dématérialisation des procédures mise en place par la Douane, Lejecos tâte le pouls de l’économie du Sénégal à la sortir d’un contexte de Covid-19 marqué par l’explosion des dépenses sociales et dans le cadre d’un choc géopolitique majeur à la base d’une montée en flèche de l’inflation.
En clair, le premier journal de l’économie sénégalaise dresse un état des lieux de la conjoncture et de la structure d’un pays en transformation. Ce qui sans doute a inspiré le directeur de publication de Lejecos, le trés discret et non moins influent Ismael Bâ, à servir cette sentence irréfutable au vu des théories économiques majeures validées par les success stories des tigres et dragons asiatiques : la voie de l’émergence doit être validée par des ressources humaines de qualité.
Décryptant l’économie sénégalaise, Monsieur Bâ dresse ce qu’il est convenu d’appeler le paradoxe sénégalais ou africain. A savoir que «les PME représentent environ plus de 90 % du tissu des entreprises, contribuent à 30 % du PIB et emploient au moins 60 % de la population ». D’un autre côté, poursuit l’éditorialiste, «les entreprises de grande tailles à elles seules font 69,6% du chiffre d’affaires globale des entreprises recensées, alors qu’elles ne représentent que 0,2% du total des entreprises». Faut-il le souligner, « 97% des 400 000 entreprises recensées sont issues du secteur informel ; à contrario 3% seulement des entreprises sont formelles».
Ces trois photographies suffisent à dresser le constat d’une économie sénégalaise qui ne doit pas faire l’économie de réformes substantielles pour une inclusion sociale (et non seulement fiscale ) de toutes les catégories socio-économiques. Peut-être l’informel n’est après tout que la mesure d’un gap à combler entre l’Etat réel et le pays réel.