Les deux pays ne sont certes pas dans une guerre ouverte. Mais les relations entre les deux voisins sont loin d’être au beau fixe. Principale pomme de discorde, le différend frontalier qui les oppose au sujet de la paternité de trois îles, en l’occurrence, Mbanié, Cocotiers et Congo réputées riches en hydrocarbures et en ressources halieutiques. Ce différend a amené le Gabon et la Guinée équatoriale à solliciter l’arbitrage des Nations unies à travers la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye dont un verdict devra être rendu en mai prochain.
En attendant ce verdict sans appel, le Gabon continue d’exploiter les trois îles litigieuses au grand dam de la Guinée équatoriale. C’est dans ce contexte qu’intervient dès ce 18 janvier 2023, la visite officielle du chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba qui « répond favorablement à l’invitation de son frère et ami », le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
L’agenda officiel n’est pas très précis sur les mobiles de cette visite, certaines sources diplomatiques se contentant d’indiquer qu’il s’agit pour les deux pays de « raffermir les relations fraternelles et cordiales ». Selon nos sources, les principaux sujets qu’aborderont les dirigeants des deux Etats seront dominés par ce différend frontalier qui les oppose depuis les années 1970 et dont toutes les tentatives de conciliation bilatérales et multilatérales ont échoué. Il n’est pas exclu que l’une et l’autre partie réaffirment l’engagement de respecter le verdict qui sera rendu par les Nations unies et surtout de tout faire pour maintenir des « bonnes relations de coopération et de bon voisinage ».
Pour le reste, Obiang Nguema et Ali Bongo devraient aborder les questions inhérentes au 22è sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ainsi qu’à la 36e session du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) en février 2023. A cela s’ajoute, la nébuleuse qu’entoure l’organisation d’un sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) puisque Bretton Woods voudrait amener les pays de la sous-région à prendre des mesures d’austérité, notamment la suppression des subventions sur les carburants en vue de permettre la réalisation du programme économique et financier conclu avec ces Etats.