I&P réunit des structures d’appui à l’entrepreneuriat à Cotonou

L’hôtel Golden Tulip de Cotonou a accueilli, le 2 février 2023, un événement organisé par Investisseurs & Partenaires (I&P). Le fonds d’investissement à impact a en effet réuni les incubateurs d’entreprises engagés dans son programme I&P Accélération au Sahel (IPAS).

IPAS cible les jeunes entreprises de 13 pays de la région sahélienne. Le programme offre à ces petites et moyennes entreprises du financement et de la formation aux compétences dont elles ont besoin pour se développer. L’initiative comprend trois principaux volets: financement des PME, accompagnement technique de ces entreprises et renforcement des écosystèmes entrepreneuriaux. Ce dernier aspect se traduit essentiellement par l’accompagnement des incubateurs, accélérateurs d’entreprises et autres start-ups studios qui constituent ce qu’on appelle des «structures d’appui à l’entrepreneuriat » (SAE).

Dans le cadre du programme IPAS, 10 de ces SAE sont retenues chaque année pour une formation de 9 mois alternant entre e-learning, mentorat et rencontres régionales. En novembre 2022, I&P a retenu 22 accompagnateurs d’entreprises pour constituer la seconde cohorte du programme. Ils ont été formés pendant plusieurs mois sur des thématiques comme la gouvernance et les finances d’entreprises. Les participants se sont ensuite réunis à Cotonou du 31 janvier au 4 février. L’objectif de cette rencontre est de renforcer les compétences de ces accompagnateurs via des tables rondes, des partages d’expérience, des rencontres avec les investisseurs et des ateliers pratiques.

La rencontre de Cotonou a été l’occasion pour Sophie Ménager, qui dirige le programme IPAS, de souligner les bonnes performances du programme. «En trois ans, on a financé 87 entreprises à travers une dizaine de pays. Ces entreprises représentent 3.158 emplois, dont 1.895 emplois maintenus et 1.263 emplois créés. Pour résumer, quand on finance une entreprise, celle-ci a en moyenne 20 employés et notre financement lui permet de créer 15 emplois.»

Ces réalisations n’auraient pas été possibles sans le soutien financier de bailleurs de fonds comme l’Union européenne qui a accompagné IPAS depuis ses débuts. Pour Juan Luis Barbolla Casas, chef d’équipe Gouvernance et économie à la délégation de l’Union européenne (UE) au Bénin, ce soutien est le produit d’un changement de paradigme au niveau de l’organisation. «L’appui au secteur privé est devenu progressivement une priorité globale de l’Union européenne dans un monde où l’investissement, le commerce, la formation professionnelle et le digital représentent de vraies opportunités lorsqu’il s’agit de créer de l’emploi jeune, inclusif et durable.»

Du côté des participants au programme, la satisfaction est totale. Ainsi, Awa Sarr, qui occupe le poste de senior advisor au sein de l’incubateur panafricain Etrilabs, n’a pas tari d’éloges sur la rencontre. «On a rencontré des personnes avec qui on a créé de bonnes synergies. Notre objectif à Etrilabs est d’accompagner à l’excellence et l’innovation, et IPAS, en apportant le volet financier qui complète notre expertise technique, nous permet d’atteindre cet objectif.»

La rencontre a également été marquée par la présentation de la méthodologie SCALE. Cet outil conçu par la fondation Argidius se présente comme un recueil de bonnes pratiques visant à permettre aux SAE de mieux réussir dans leur mission d’accompagnement des jeunes pousses.

Cette présentation a été suivie d’une table ronde sur le thème « Comment concrétiser le potentiel des structures d’appui à l’entrepreneuriat ? ». Le débat, dirigé par Marianne Vidal-Marin, directrice de I&P Conseil, a réuni des panélistes provenant d’horizons divers (entrepreneurs, accompagnateurs, bailleurs de fonds).

Les échanges ont permis d’identifier les faiblesses des SAE et les potentialités dont elles disposaient pour accomplir au mieux leur missions. De ces discussions sont ressorties des pistes de solutions comme la nécessité pour les SAE de créer des structures faîtières. Pour réussir, les accompagnateurs devront également miser sur une collaboration plus accrue et le développement d’offres spécialisées et différenciées et adopter des logiques entrepreneuriales.