Présenté comme un concurrent phénoménal de Google, le programme ChatGTP ne fait pas l’unanimité auprès des dirigeants de Alphabet, la maison mère du célèbre moteur de recherches. « Ce type d’intelligence artificielle dont nous parlons en ce moment peut parfois conduire à quelque chose que nous appelons hallucination », a déclaré Prabhakar Raghavan, vice-président senior chez Google et responsable de Google Search, au journal allemand Welt am Sonntag.
« Cela s’exprime alors de telle manière qu’une machine fournit une réponse convaincante mais complètement inventée », a déclaré M. Raghavan dans des commentaires publiés en allemand. L’une des tâches fondamentales, a-t-il ajouté, est de maintenir cela au minimum. Google est sur la sellette depuis qu’OpenAI, une startup soutenue par Microsoft à hauteur de 10 milliards de dollars, a présenté en novembre ChatGPT, qui a depuis séduit les utilisateurs par ses réponses étonnamment humaines aux requêtes des utilisateurs.
En réaction au ChatGTP, la firme de Mountain View a lancé Google Bard, une intelligence artificielle présentée le 8 février mais qui peine à atteindre les performances du programme soutenu par Microsoft. En effet, l’une des annonces faisant la promotion de Google Bard montre comment l’IA répond à une question simple : « Quelles dernières découvertes de la Nasa issues du télescope James Webb puis-je expliquer à mon enfant de 9 ans ? » Le robot répond notamment que James Webb a été le premier télescope à capturer l’image d’une planète située hors de notre système solaire, ce qui est factuellement faux. Le Télescope géant européen l’avait en effet fait avant lui en 2004 !
Plusieurs spécialistes ont remarqué l’erreur et n’ont pas manqué de le faire savoir sur le réseau social. Conséquence immédiate : le cours de l’action de Google a dévissé en quelques heures pour perdre près de 9 %, soit une dévalorisation de près de 100 milliards de dollars pour Google ! Au mois de décembre, une alerte « rouge » avait été décrétée au siège de Google face au succès grandissant de Chat GPT. D’après le New York Times, ses deux fondateurs, Larry Page et Sergey Brin, avaient même été appelés au secours pour préparer sa riposte, et affiner sa stratégie en matière d’intelligence artificielle.