Ils étaient 18 candidats en lice, samedi, pour les présidentielles du Nigeria. Aucun des prétendants à la succession de Muhammadu Buhari n’est militaire. Une première depuis 1999 et le retour de la première économie de la CEDEAO dans la démocratie. De ces 18 candidats, trois sont favoris. Il s’agit de Bola Ahmed Tinubu, 70 ans, candidat du parti au pouvoir, the All Progressives Congress (APC), plus ou moins handicapé par le bilan modeste du président Buhari. Ancien gouverneur de Lagos, ce Yorouba devrait réaliser son score le plus élevé dans son fief du sud-ouest. Son point faible restera son état de santé qui a fait l’objet de spéculations durant la campagne.
En deuxième position, l’ancien vice-président Atiku Abubakar, 76 ans, leader du People’s Democratic Party (PDP), qui se présente pour la sixième fois, pourrait, dans ses habits d’opposant en chef, forcer l’alternance. Seul hic, le milliardaire capitaliste, originaire du Nord comme le président sortant, pourrait faire les frais de la règle non écrite de l’alternance entre le Nord et le Sud.
Quant à Peter Obi, 61 ans, candidat du Labour Party, il est présenté comme un possible faiseur de rois. L’ancien gouverneur de l’Etat d’Anambara est le seul chrétien parmi les candidats favoris. Celui qui se présentait comme «Monsieur Propre» a vu sa story telling mise à mal par un compte en son nom dans les Pandora Papers.
Quelque 93 millions inscrits sur les listes électorales (sur une population de 213 millions habitants ) devaient voter samedi. Le nouveau président devrait faire face aux urgences d’un pays où l’espérance de vie est de 55 ans. L’urgence sera de redonner l’espoir à une population où l’âge moyenne est de 18 ans et a un PIB par tête d’habitant de 2 326 dollars (en nominal) qui ne fait pas honneur à son statut de première économie du continent.