Les fonctionnaires et agents de l’Etat enregistrent une légère hausse de leurs salaires à compter du 1er février 2023 conformément à une décision du président de la République Paul Biya publiée le 6 mars. Ledit décret porte précisément sur la revalorisation de la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires à un taux moyen de 5,2%.
Les nouveaux barèmes salariaux induits par cette revalorisation concernent plus de 400 000 personnes sont précisés dans un texte additif, notamment les personnels relevant du code de travail ainsi que les fonctionnaires et agents de l’Etat civils et militaires. Cette nouvelle augmentation intervient une décennie après la dernière en la matière et devrait gonfler la masse salariale de l’Etat qui était de 1064 milliards de FCFA en 2022 (17,2 milliards de dollars).
A en croire des analystes, cette hausse des salaires était attendue après l’augmentation de 20% des prix du carburant en février dernier; l’objectif du gouvernement est autant que faire se peut, d’atténuer la tendance inflationniste découlant de la récente hausse des prix de l’essence et du gasoil, alors que des syndicats projetaient d’organiser des manifestations de contestation.
Tenant compte de l’environnement difficile sur le plan international dont l’impact est réel sur l’économie nationale, « notre économie a su s’adapter à la conjoncture internationale, en faisant preuve, une fois encore, de résilience. Son taux de croissance a enregistré une légère progression, se situant autour de 3,8 %, contre 3,6 % en 2021 », déclarait Paul Biya dans son message de vœux à la nation le 31 décembre 2022. Une manière pour le chef de l’Etat d’inviter ses concitoyens à plus de résilience dans un contexte inflationniste galopant.
Toujours pour faire face à la conjoncture actuelle, le gouvernement a procédé il y a un mois à une hausse de 5,2% du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) désormais fixé à 41875 FCFA (68 dollars) contre 36 270 FCFA (59 dollars) en vigueur depuis dix ans, faisant échec aux syndicats qui militaient pour une hausse à 60 000 FCFA (98 dollars).
En parcourant l’indice salarial suite au texte présidentiel portant revalorisation des salaires dans la fonction publique, l’on y décèle des disparités pour des personnels de même catégorie allant jusqu’à plus de 150 000 FCFA (244 dollars) aussi bien dans les différents corps de métiers civils qu’entre les personnels civils et militaires.
D’après des témoignages concordants, cette revalorisation des salaires de 5,2% est loin de combler l’énorme déficit suite à la baisse drastique des salaires de plus de 50% intervenue en 1994 alors que le Cameroun était sur Programme d’ajustement structurel (PAS) imposé par le Fonds monétaire international (FMI).