Le premier succès de la 15è conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ce 17 mars 2023 dans la capitale camerounaise repose d’abord sur la participation des dirigeants de la sous-région. Tous ont répondu présent à l’invitation de leur homologue camerounais Paul Biya, le président en exercice. Il s’agit de Faustin Archange Touadéra (Centrafrique), Dénis Sassou Nguesso (Congo), Ali Bongo Ondimba (Gabon), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale) et Idriss Mahamat Deby Itno (Tchad).
Déjà sur le sol camerounais, ils vont participer en présentiel aux travaux qui se tiennent au palais de l’Unité, quatre ans après le dernier sommet ordinaire en présentiel. Plusieurs décisions sont attendues visant une meilleure intégration sous-régionale et une amélioration des économies de la CEMAC.
Ce sommet se tient dans « un contexte marqué par les conséquences désastreuses de crises successives et multiples, qui ont affecté et continuent d’affecter les économies de la sous-région. Il s’agit, entre autres, de la chute brutale des prix du baril de pétrole de 2014 à 2016 ayant entraîné des déséquilibres budgétaires importants, de la pandémie de COVID-19 qui elle, s’est accompagnée de mesures économiques restrictives pour en réduire les effets et, enfin, du conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine ».
L’Afrique centrale est confrontée à des crises exogènes et endogènes qui constituent un obstacle à son développement. Il revient à ses dirigeants de fixer le cap pour « faire de la CEMAC en 2025 un espace économique intégré émergent, où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain ».
Avec une population totale estimée à 66 millions d’habitants, la zone CEMAC est essentiellement exportatrice des matières premières, notamment le pétrole qui constitue la principale ressource budgétaire. Le taux de croissance réel du Produit intérieur brut (PIB) devrait se situer autour de 3,3% en 2023, tandis que le taux d’inflation serait de 4,8% c’est-à-dire au-delà des 3% communément admis dans la sous-région. En outre, les échanges économiques et commerciaux sont quasiment nuls, peinant à dépasser 2%. Toutes choses qui démontrent les enjeux de ce sommet dont les ressortissants de la CEMAC attendent des actes concrets qui concilient effectivement développement et intégration régionale.