Par Rodrigue Fénelon Massala.
Le centrafricain Faustin Archange Touedera a été désigné par ses homologues de la Communauté Économique de l’Afrique Centrale (CEMAC) comme président en exercice en remplacement de Paul Biya lors de la session ordinaire de Yaounde du 17 mars 2023 .
A l’entame de son mandat, le président centrafricain, Faustin Archange Touedera, a demandé à ses pairs d’inscrire dans l’agenda de la communauté une grande réflexion qui aura in fine pour objectif de créer un cadre réglementaire sur la cryptomonnaie. Ce qui laisse présager que le prochain gouverneur qui mènera la politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), sauf opposition de la France et du Fmi, devrait, en principe, revenir à un centrafricain en 2024 conformément au principe rotatif, par ordre alphabétique, des institutions adopté en 2020 à Bangui et mettant fin au consensus de Fort Lamy.
Ainsi, dans cette perspective , peut-on dire que le prochain gouverneur de la Beac, de nationalité centrafricaine, donnera un coup d’accélérateur à ce dossier sur la cryptomonnaie en zone cemac ainsi qu’à l’avenir du Franc Cfa cemac? La question reste posée. La Centrafrique a lancé sa propre crypto-monnaie, la pièce Sangocoin, le 25 juillet 2022. La loi visant à instaurer la cryptomonnaie a été adoptée à l’unanimité par le parlement local. Dans les faits, le Sangocoin a subi de fortes décotes depuis son émission conduisant le gouvernement à revoir ses objectifs à la baisse.
Par ailleurs, il sied de noter qu’au cours de leur session ordinaire, les chefs d’état et de gouvernement des 6 États de la Cemac, selon les informations exclusives en notre possession, ont décidé de reconduire le principe du maintien de la moitié de leurs réserves de change dans le compte d’opération domicilié auprès de la banque de France. Ainsi, 50% de leurs devises continueront à y être consignés pour garantir la convertibilité du Franc CFA (XAF). La CEMAC n’a pas suivie l’UEMOA qui a fermé le compte d’opération suite aux accords signés avec la France en décembre 2019.
Outre les questions des réformes, les chefs d’Etat des pays membres de la Cemac ont indiqué que désormais l’obligation est faite aux 6 États de la cemac de s’ouvrir à un recouvrement forcé de la taxe unique, considérée comme l’un des principaux outils de financement des institutions communautaires.
Les dirigeants des 6 Etats ont entre autres également saisit cette occasion pour indiquer que la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de la CEMAC (BVMAC) devrait mieux s’ouvrir pour attirer plus de cotations.