Par Cheikhna Bounajim Cissé alias l’Emergentier ,
Les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour la finance mondiale. Après la faillite de certaines grosses banques américaines, voilà que la Suisse s’invite dans le chaudron financier. Crédit Suisse vient d’être jeté, au propre comme au figuré, dans les bras de UBS pour sauver ce qui peut l’être. Plus que quelques heures pour secourir la mythique place helvétique. L’Afrique, bien que faiblement financiarisée, échappera t-elle à cette tourmente financière ?
Attention ! Dans la zone de l’Union Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), la situation risque d’aller plus vite que l’on ne croit. Elle pourrait échapper au contrôle de l’Autorité de supervision plus préoccupée à lutter contre l’inflation galopante et à sauvegarder la valeur de sa monnaie. Entre temps, certaines banques broient du noir. Le feu couve sous la cendre. Au vu et au su de tous, les banques ont délaissé d’année en année le financement de la sphère économique (entreprises et ménages), pour se gaver de titres publics qui sont aujourd’hui plus de «bouts de papier» que d’instruments financiers.
En plein match, les règles de jeu viennent d’être changées : rationnement de liquidité, augmentation en cascade de taux directeurs, suppression de taux fixes et instauration de taux variables, fermeture de guichets de refinancement, et tutti quanti. Dans ce contexte, toute cession prématurée de titres ne peut se traduire que par des pertes latentes et obérer la rentabilité de la banque.
Si l’on ne prend garde, la crise de liquidité qui se profile à l’horizon pourrait déboucher sur une crise de solvabilité et mettre en danger l’ensemble du système bancaire. Les prochaines semaines risqueront d’être décisives.
L’heure est à l’anticipation…