À Dakar ce 6 avril 2023, s’est tenu un atelier de restitution des travaux d’élaboration de la cartographie des risques. Un préalable à la mise en place d’un système de management des risques du marché financier régional.
Sous l’égide de l’Autorité des Marchés Financiers de l’Union Monétaire Ouest Africaine (AMF-UMOA), ce chantier de réformes en plusieurs étapes a abouti à l’élaboration d’un rapport de diagnostic de l’environnement macro-financier analysant l’écosystème du marché financier régional. « L’objectif est de doter le marché d’une cartographie des risques et d’un système de management de gestion des risques », a expliqué à l’assistance Ripert BOSSOUKPE, Secrétaire général de l’AMF-UMOA.
Le diagnostic macro-financier a révélé entre autre que, l’économie mondiale post Covid-19 a été confrontée à de nombreux chocs macroéconomiques et financiers. Les tensions géopolitiques créées par la crise Russo-ukrainienne ont entraîné un ralentissement mondial et une forte hausse de l’inflation. Ces chocs ont affecté les économies du marché via plusieurs canaux de transmission, notamment les canaux de l’inflation, de la demande, des taux d’intérêt, des primes de risque et de la politique monétaire de la sous-région.
Pour le professeur d’Economie Babacar SENE, le marché financier doit tenir compte de l’inter connectivité qui existe entre la conjoncture internationale et la situation macroéconomique régionale. «La cartographie va permettre de piloter ces risques au quotidien ». Autre point évoqué par le consultant, la « fragmentation » du marché. « On a le guichet d’adjudication et le guichet de syndication. Ce qui fait qu’on a la présence de deux dépositaires pour les titres publics par adjudication, notamment, la Banque centrale (BCEAO) pour les titres par syndication et le Dépositaire central banque de règlement (DC/BR) ».
Selon l’économiste, cette segmentation pose de nombreux problèmes, notamment le manque de fongibilité entre les titres émis par adjudication et ceux par syndication, des problèmes liés à la transparence et à la liquidité, la difficulté à identifier les taux de référence, la mise en place de la courbe des taux des titres publics et le monitoring du marché.
Du point de vue du gendarme de marché financier, « les conclusions des travaux, répondent aux attentes de la place, en termes d’identification des risques significatifs de notre marché et des mesures de leur mitigation. Ce qui contribuera, à n’en point douter, à rendre le marché financier régional, plus robuste et conforme aux standards internationaux ».
Le rapport final devra également permettre de s’assurer que les vulnérabilités et menaces identifiées intègrent les nouveaux risques induits par l’environnement régional et international actuel marqué par les tensions dans plusieurs zones.