Blaise Ahouantchédé, Président & CEO de AFRIK CREANCES HOLDING, revient dans cet entretien paru dans le numéro 99 de Financial Afrik dédié à la monétique, à la mobile banking et à la cyber-sécurité, sur les enjeux de la deuxième édition du Forum International de l’Intermédiation, du Numérique et de l’Innovation (FONI 2023) qui a lieu à Lomé du 2 au 5 mai.
Pouvez-vous revenir sur les enjeux de l’évènement ?
Je vous remercie de cette opportunité que vous m’offrez de parler de cet important évènement dans le paysage financier africain. En effet, le FONI tiendra sa 2ème édition du 2 au 5 mai 2023 à Lomé au Togo avec quelques innovations notamment la journée du 2 mai dédiée à une communication sur l’innovation & Open Banking, le 3 mai consacré à quelques fintechs pour présenter autour d’un café numérique, leurs solutions aux participants ainsi que leur apport à l’industrie bancaire et financière, et enfin les 4 et 5 mai, le forum à proprement parler sur 2 jours.
Le FONI 2023 qui bénéficie du soutien au plus haut niveau des Autorités togolaises, se positionne comme une plateforme d’échanges approfondis sur les sujets qui allient «la finance et la technologie». Ainsi, cette édition se penchera plus particulièrement sur l’évolution de l’intermédiation et des technologies dans les dynamiques d’inclusion financière avec le développement de la blockchain, des cryptomonnaies, de l’intelligence artificielle, de la Big data, de la téléphonie mobile, de l’internet, avec un accent particulier sur les problématiques de gestion des données personnelles et de cybersécurité.
C’est une un véritable carrefour de partage d’expériences et de connaissances, qui regroupera les régulateurs, les acteurs des secteurs bancaires, financiers, des assurances, des télécommunications, ainsi que les différentes corporations du monde économique et social.
Cette deuxième édition se tient à Lomé comme ce fut le cas pour la première. Pourquoi donc Lomé ?
Vous savez que Lomé est une place financière dynamique qui concentre un nombre important d’Institutions financières régionales. C’est ce qui a d’ailleurs justifié le choix de mettre le siège régional de AFRIK CREANCES, principal sponsor de FONI 2023, à Lomé au Togo qui possède également un autre atout en dehors d’être un hub financier, Lomé est un hub aérien facilitant ainsi la connexion entre les pays africains mais aussi vers les autres continents.
Le monde du paiement connaît de grandes innovations avec la cryptologie et l’intelligence artificielle. Quelles sont les incidences de ces nouvelles technologies dans ce secteur ?
Oui vous avez parfaitement raison, nous assistons à de profondes mutations au plan mondial dans l’industrie bancaire et financière avec le développement des technologiques qui conduisent à des innovations disruptives tant financières que technologiques. L’impact de la technologie sur le développement et la croissance des entreprises, je dirai même des Etats, est indiscutable. Toutes les statistiques le montrent. Bien évidemment, dans un monde de plus en plus interdépendant et globalisé où tout est connecté et facilitant les échanges de manière instantanée au travers des mégadonnées, les questions de sécurité et performance nous amènent à nous intéresser à la cryptologie, la Big data, l’intelligence artificielle, la blockchain, l’internet des objets, qui sont des outils qui améliorent l’offre de services et la gestion de la relation clientèle dans un secteur bancaire et financier fortement concurrentiel. Ainsi, le parcours d’achat se trouve aussi être impacté avec le développement du paiement instantané et du paiement mobile.
L’Afrique connaît plusieurs zones monétiques. A quand Une intégration complète des paiements monétique et numérique ?
(Sourires) : Je vous réponds en tant qu’ancien DG du GIM-UEMOA ou avec ma nouvelle casquette ?
Plus sérieusement, c’est un sujet qui m’a toujours préoccupé quand j’étais à la tête du GIM-UEMOA. Il m’est difficile de comprendre qu’on puisse envisager une intégration économique aboutie sans une intégration monétaire dont découle naturellement l’intégration des systèmes de paiements. Je suis convaincu que nous finirons par y arriver surtout avec l’avènement de la zone de libre-échange continentale africaine communément appelée la ZLECAf.
Pour vous faire une confidence, j’y pense tout le temps et y travaille avec mes Amis des différentes Banques Centrales. C’est fondamental, l’intégration des systèmes de paiement qui représente un grand défi à relever les prochaines années par les Autorités en charge de ces sujets pour avoir une intégration complète. Nous avons d’ailleurs lors de la prochaine édition du FONI, proposer une thématique sur l’interopérabilité à l’heure des innovations technologiques surtout à un moment où tous les Etats se lancent dans le développement de l’économie numérique avec le déploiement des e-services publics ou privés.
La cyber sécurité est devenue un enjeu majeur. Comment les acteurs doivent-ils appréhender ces risques ?
Elle est très intéressante votre question. Du moment où les processus sont de plus en plus dématérialisés et digitalisés avec une offre prépondérante de services financiers numériques, la problématique de gestion des risques et de protection des données devient effectivement un enjeu majeur. C’est la raison pour laquelle, nous allons consacrer lors du FONI 2023, des panels entiers sur ces sujets afin qu’il y ait des échanges et des partages d’expériences avec des intervenants de haut niveau. Avec votre permission, je vous propose de leur laisser la primeur de nous gratifier de leurs riches expériences en matière de cybersécurité.