-Un positionnement court-termiste au détriment des OAT à cinq ans.
-Des rendements largement supérieurs à ceux des DAT, des comptes courants rémunérés et des comptes d’épargne.
Sur la semaine du 24 au 28 avril 2023, l’on relève une certaine effervescence devant le guichet par adjudication de l’Agence UMOA-Titres. En effet, les cinq émissions réalisées ont permis de mobiliser 226 milliards de FCFA contre 113 milliards la semaine précédente. L’offre a été sursouscrite à hauteur de 132% contre 121% une semaine plutôt. Les indicateurs du marché montrent un net regain d’intérêt de la part des investisseurs lesquels continuent toutefois de privilégier les maturités courtes et moyenne (moins de trois ans ) au détriment des maturités longues.
L’intérêt des investisseurs dopé par les derniers aménagements de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en faveur des banques s’explique aussi par des rendements relativement intéressants.
Par émetteur, les cinq sorties enregistrées durant la semaine sont le fait du Togo avec 33 milliards de FCFA mobilisés, de la Côte d’Ivoire avec environ 66 milliards de FCFA, du Burkina-Faso avec 32 milliards de FCFA, du Niger avec 41 milliards de FCFA et enfin du Sénégal avec 55 milliards de FCFA.
Le Trésor du Togo agissant pour le compte de l’Etat éponyme est intervenu sur le MTP le 24 avril 2023 pour un besoin de 30 milliards de FCFA sur trois maturités, à savoir le BAT à 182 jours, l’OAT sur 3 ans et l’ OAT sur 5 ans. Quelque 8 investisseurs se sont positionnés sur la maturité la plus courte contre 3 sur l’OAT à 3 ans. Aucune offre n’a été retenue par contre sur l’OAT à cinq ans. Même tendance observée sur la Côte d’Ivoire qui a vu son offre de 60 milliards émise le 25 avril couverte à environ 110% sur les maturités à court (91 jours et 363 jours ) et moyen-terme (3 ans). La qualité de signature de l’émetteur a suscité beaucoup d’intérêt des investisseurs générant un niveau de couverture de 133,6%. L’essentiel des soumissions sur l’émission proviennent de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso.
Quant à ce dernier pays, il a émis 30 milliards de FCFA le 26 avril générant une réponse forte sur les maturités à 182 jours, qui ont enregistré 60% des montants mobilisés contre un engouement mesuré sur les 3 ans et les 5 ans.
De son côté, le Niger qui sollicitait 40 milliards de FCFA le 27 avril a mobilisé l’essentiel de ce montant, soit 35 milliards de FCFA, sur les maturités à 182 jours contre environ 5 milliards de FCFA sur les 364 jours (servis au rendement moyen pondéré de 7,9%, le plus élevé sur l’ensemble des émissions tous pays et toutes maturités confondues) et quasiment aucune soumission sur les trois ans.
Enfin le Sénégal qui cherchait 50 milliards de FCFA sur les maturités de 182 jours, 364 jours et trois ans s’est montré très sélectif. Sur la maturité la plus courte, les soumissions ont atteint 37,13 milliards de FCFA, le Trésor ne retenant que 5 milliards au taux moyen pondéré de 5,97%. Dakar a privilégié la maturité la plus longue, soit les OAT de 3 ans, en y retenant l’essentiel des soumissions soit 49 milliards de FCFA, une volonté de lisser la dette.
Des rendements attractifs
L’analyse de ces cinq émissions montre clairement que les investisseurs privilégient les maturités courtes. Le niveau de rendement favorisé par la normalisation de la politique monétaire de la BCEAO depuis le 10 février et la hausse du taux directeur à 3% rendent le marché des titres publics intéressant pour les institutionnels et les épargnants.
A noter que dans un premier temps, la hausse des taux de rendements engendre une perte potentielle dans le portefeuille des investisseurs, à cause de la valorisation des anciens titres acquis à des conditions de marché moins intéressants que celles qui prévalent aujourd’hui. D’où des réajustements de portefeuille, les investisseurs se plaçant en position vendeur sur lee anciens titres et acheteurs sur les nouveaux titres, ce qui devrait normalement profiter au marché secondaire.
En ce moment, les titres publics offrent sur les maturités courtes (6 mois -1an) des rémunérations supérieures à 5% nets d’impôt selon la résidence de l’investisseur contre 3,5% pour les comptes d’épargne, les comptes courants rémunérés et les DAT.
Les conditions du marché sont donc favorables aux titres publics émis par adjudication avec le concours de UMOA-Titres comme l’atteste des taux de couverture de plus de 100% depuis quelques semaines.
Pour les institutionnels, les banques, les ménages et les agents économiques en général, la remontée des taux de rendement sur le Marché des Titres Publics (qui ressortent entre 5 et 8%) est une opportunité f’optimiser leur trésorerie ou leur épargne. « Le Marché des Titres Publics présente une belle opportunité de rentabilité pour les entreprises et les particuliers disposant d’un excédent de liquidité ou d’une épargne » commente un analyste du marché.
Note
–Les OAT ou les Obligations Assimilables du Trésor sont des titres de créances à moyen et long terme, émis par l’Etat par voie d’adjudication. Un titre assimilable est un titre qui peut être émis une première fois pour une taille déterminée, puis abonder dans le cadre de nouvelles émissions.
–Les Bons Assimilables du trésor « BAT » sont des titres de créances à court terme émis par l’Etat par voie d’adjudication. Un titre assimilable est un titre qui peut être émis une première fois pour une taille déterminée, puis abonder dans le cadre de nouvelles émissions.
-Pour investir sur le compartiment UMOA-Titres, contacter les banques et les SGI de la zone UEMOA et plus particulièrement les Spécialistes en Valeur du Trésor (SVT) dont la liste est disponible sur le site de UMOA-Titres.