-Participation des zinzins accrue par la détention du compte de tiers.
-Un volume d’émissions de 180 milliards de FCFA programmé cette semaine.
Le marché des titres publics de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) a clôturé la première semaine du mois de mai avec 4 émissions dans un contexte international marqué notamment par la hausse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) et de la FED américaine laissant anticiper d’un probable alignement de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) lors de sa prochaine réunion en juin. En attendant, la Côte d’Ivoire à hauteur de 33 milliards de FCFA mobilisés, le Mali avec 30,34 milliards de FCFA, le Bénin pour 38,5 milliards de FCFA et le Togo pour 33 milliards de FCFA ont tous testé leur cote sur le marché régional des titres publics. L’offre cumulée de 125 milliards de FCFA a généré une mobilisation totale de 124 milliards de FCFA, soit un taux de couverture de 157,10% contre 132% la semaine précédente.
De l’avis des analystes du marché, «cette dynamique du niveau d’évolution des couvertures depuis quelques semaines exprime l’intérêt des investisseurs pour les titres publics, malgré le contexte caractérisé par la normalisation de la politique monétaire de la BCEAO». Comme relevé ici même la semaine dernière, les investisseurs se positionnent en général sur les maturités courtes, notamment les papiers à 91 jours, 182 jours et 364 jours au détriment des maturités moyen terme de 3 ans et 5 ans…
Cette tendance court-termiste est mise en évidence en analysant les émissions pays par pays. La Côte d’Ivoire, pour des raisons de contraintes de trésorerie, est intervenue sur le MTP le 02 mai 2023 avec un BAT à 91 jours. Cette sollicitation a connu la participation de 8 investisseurs pour un taux de couverture de 193%. Plus de 80% de ce financement mobilisé provient de la place d’Abidjan. Quant au Mali, il s’est positionné le 3 mai 2023 sur trois maturités, à savoir 182 jours, 3 ans et 5 ans. La présence de l’Etat du Mali sur le MTP a retenu l’intérêt de 12 investisseurs répartis sur 5 des 8 places de l’Union pour un niveau de couverture de 101,31%. Le Bénin qui est intervenu sur le marché le 4 mai 2023 a mobilisé 35 milliards sur 182 jours ; 364 jours et 3 ans. Cet appétit des investisseurs a permis d’avoir un taux de couverture du montant annoncé de 144% souscrit à plus de 80% par les non-résidents. Le Togo clôture les émissions sur un montant de 30 milliards sur trois maturités : 182 jours ; 364 jours et 3 ans. 22 investisseurs repartis sur 6 des 8 places de l’Union ont manifesté leurs intérêts pour une niveau d’appétit évalué à environ 190%.
D’une manière générale, la hausse des rendements se poursuit sur le marché des titres publics, aiguisant l’appétit des investisseurs institutionnels (Compagnie d’assurance, Caisse de retraite, Caisse de dépôt et de consignation, Société de gestion d’OPCVM, Société de Gestion et d’Intermédiation). La participation de ces fameux zinzins s’est accrue avec l’encours de la détention pour compte de tiers qui passe de 935 Milliards (fin décembre 2022) à 1 063 Milliards (fin avril 2023), soit un accroissement de 14%. Ce rythme devrait s’accélérer si, opine un analyste, les intermédiaires habilités au niveau du MTP renforcent la mobilisation au niveau de la clientèle institutionnelle afin de les aider à mieux optimiser leur trésorerie et profiter des rendements offerts sur les titres publics des Etats de l’Union.
Pour la semaine du 08 mai 2023, l’offre s’annonce encore plus importante. Ainsi quatre émissions d’un montant global de 180 milliards de FCFA sont programmées pour la Côte d’Ivoire (70 milliards), le Burkina-Faso (30 milliards), le Niger (30 milliards) et le Sénégal (50 milliards probablement). L’émission de la Côte d’Ivoire se fera à travers une adjudication ciblée réservée aux Spécialistes en Valeur du Trésor (SVT) de l’Etat émetteur.
Pour rappel, les Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT) sont constitués de certains intermédiaires de marché, c’est à dire des banques et des Sociétés de Gestion et d’Intermédiation (SGI), qui ont reçu un agrément du Trésor Public de l’Etat dans lequel ils sont implantés.
Les titres publics émis sur le marché par adjudication avec le concours de UMOA-Titres sont des actifs de plus en rémunérateur avec des rendements d’au moins 6% sur les titres maturités courtes (durée inférieure ou égale à 1 an) communément appelé les Bons Assimilables du Trésor (BAT). Quant aux titres de maturités moyennes (durée comprise entre 3 et 5 ans), les rendements atteignent quasiment 8%. C’est l’occasion pour les distributeurs de produits financiers (SGI et SGO) de remobiliser leur clientèle afin de leur offrir les meilleures rentabilités possibles.