Au terme de sa 35e Assemblée Générale Ordinaire suivie d’und Assemblée Générale Extraordinaire, le 17 mai 2023, à Lomé, capitale du Togo, Ecobank Transnational Incorporated (« ETI ») a approuvé toutes les résolutions proposées. Le groupe présent dans 35 pays du continent a validé une distribution de dividendes de 28 millions de dollars, soit 0,0011 dollars par action. Cet élément âprement discuté lors de l’AGO par les représentants des petits porteurs des trois marchés financiers où la banque panafricaine est cotée (Bourse du Nigeria, Bourse du Ghana et Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine) sera l’un des points fondamentaux sur lequel le nouveau CEO, le kenyan Jeremy Awori, est le plus attendu.
Coopté dans le conseil d’administration pour un mandat de trois ans en même temps que la reconduction de M. Simon Dornoo, du Pr E. Okonedo, du Dr George Donkor, de M. D. Malik et de Mme Zanele Monnakgotla, le banquier kenyan mesure l’étendue de la tâche. Aux côtés de Alain Nkontchou, président du Groupe Ecobank, M. Awori qui succède au nigérian Ade Ayeyemi, en poste pendant 7 ans, devra consolider le business modèle de Ecobank et lui insuffler une croissance suffisante pour rémunérer les actionnaires. L’équation est d’autant plus complexe que sa solution dépendra en partie d’une conjoncture marquée par de fortes pressions inflationnistes sur les marchés de présence et le facteur risque de change non négligeable pour une banque dont les revenus majeurs sont en Nairas et en Cédis avec une base de consolidation du bilan en dollars.
Le nouveau CEO a en tout cas pris la mesure des défis. “En 2022, Ecobank a affiché des résultats financiers et des performances solides, malgré un contexte économique difficile marqué par des taux d’intérêt élevés, l’inflation et la restructuration de la dette du Ghana. Ce succès peut être attribué au modèle commercial diversifié de la banque, à son expertise dans le domaine du numérique, à ses approches innovantes, à sa dynamique de croissance et à son efficacité. Ces atouts ont permis à la banque de faire face à un environnement économique défavorable, d’absorber les répercussions de la restructuration de la dette et de continuer à prospérer”, a déclaré Jeremy Awori.
L’autre point important, unique ordre du jour de l’Assemblée Générale Extraordinaire, fut l’approbation de la résolution autorisant la levée des fonds de 500 millions de dollars en 2023 sous forme de dette de premier rang, Additional Tier 1, de dette subordonnée Tier 2 ou d’une combinaison de ces formes d’instruments, selon ce que le conseil d’administration jugera approprié.
La holding company qui vit de l’agrégation de l’activité globale de ses filiales devra rembourser 700 millions de dollars en 2024. D’où l’obligation de résultat. “Growth, transformation and return” a répète Jeremy Awori, aux manettes d’une banque , fondée en 1985 par les chambres de commerce ouest africaine et aujourd’hui aux dimensions systémiques.
Le résultat de la société holding (ETI) pour l’année s’est élevé à 222 millions USD, contre 295 millions USD en 2021. Le résultat avant impôt, le produit net bancaire et le total du bilan du Groupe ont augmenté de 13 %, 6 % et 5 %, pour atteindre respectivement 540 millions USD, 1 862 millions USD et 29 004 millions USD. En outre, le rendement des capitaux propres tangibles, de 21,1 % en 2022, est le plus élevé réalisé par Ecobank au cours de la dernière décennie, a estimé le PCA.
“Au premier trimestre 2023, notre Groupe a affiché de solides résultats, alors que nous continuons à tirer profit de notre modèle commercial panafricain, de notre efficacité, de la stabilité de notre bilan, de nos relations privilégiées avec nos clients et de la qualité du travail de tous les Ecobanquiers”, a déclaré M. Nkontchou.
L’un des axes de développement de la banque à l’avenir sera le digital. Ecobank a considérablement investi dans ses capacités numériques, notamment dans la banque mobile, la banque en ligne et l’infrastructure de paiement. L’accent mis sur la banque digitale lui permet d’atteindre davantage de clients, de réduire les coûts et d’améliorer l’efficacité.
ETI qui a vu son cours évoluer de 22% en 2022 à la Bourse du Nigeria, de 6% à la BRVM et 7% au Ghana, reste une valeur d’avenir au vu de son potentiel de croissance et des efforts déployés en interne pour rationaliser les charges. Le coefficient d’exploitation est désormais de 56% , soit le plus bas depuis l’an 2000, ce qui constitue l’un des résultats les plus probants de l’ère Ayeyemi. Son successeur doit lâcher la bride à une banque qui n’a pratiquement pas versé de dividendes entre 2013 et 2021. “Donnez nous encore un peu de temps et un peu de confiance pour remettre cette institution sur les rails”, a assuré Alain Nkontchou.
Avec , en plus des filiales africaines, une filiale en France, un bureau de représentation au Royaume-Uni, aux Emirats Arabes Unis et en Chine, le Groupe basé au Togo emploie plus de 14 000 personnes au service de plus de 32 millions de clients.