Suite à la contribution de de Ilyes Zouari, Président du CERMF (Centre d’étude et de réflexion sur le Monde francophone) intitulé « l’Algérie est devenue le pays le moins riche du Maghreb », Dr Abderrahmane Mebtoul, Professeur des universités, docteur d’Etat, Expert-comptable de l’Institut supérieur de gestion de Lille France et membre de plusieurs organisations internationales, a tenu à faire objection. Opposée à la thèse d’une Algerie qui risque la faillite en 2029 », Dr Mebtoul expose ses arguments.
Une analyse n’engageant pas la rédaction est parue dans un magazine au niveau international du 30 mai 2023 sous le titre, opinion, « l’Algérie est devenue le pays le moins riche du Maghreb » et l’auteur de conclure « l’Algérie risque un effondrement et la faillite horizon 2029 » . Or, les données recueillies au sein des organisations internationales FMI, Banque mondiale, OCDE pour 2022/2023,démentent ses propos, devant éviter des extrapolations sans fondements et des hypothèses hasardeuses, objet de cette présente contribution.
Selon l’auteur, l’Algérie serait la dernière au Maghreb en termes de PIB par tête d’habitant loin derrière la Maroc et la Tunisie., données démenties par le dernier rapport du FMI d’avril 2023 où l’Algérie figure dans le top 10 des pays arabe occupant la dixième place avec un PIB de 4.480 dollars par habitant, les autres pays étant l’Arabie saoudite, le Bahreïn, Sultanat d’Oman, la Libye, l’Irak ainsi que la Jordanie, le Qatar, premier grâce à un PIB de 83.890 dollars par habitant ainsi que les Émirats arabes unis (49.450 dollars) et le Koweït (33.650 dollars) et contrairement aux analyses de l’auteur s’en tenant à des indicateurs globaux de 2021, selon le FMI pour 2022, au Maghreb la Tunisie se positionne au 11e rang avec un PIB de 4.070 dollars par habitant, tandis que le Maroc occupe la 12e place avec un PIB de 3.750 dollars. Pour l’Afrique selon le dernier rapport de la Banque mondiale, avec un PIB à 193 milliards USD, l’Algérie figure dans le top 10 africain des économies les plus puissantes occupant la 4ème place du classement derrière le Nigeria première place avec un PIB de 510 milliards de dollars, l’Égypte (435 mds $) et l’Afrique du Sud (426 milliards de dollars)
L’on doit manier avec précaution l’indicateur produit intérieur brut PIB en valeur nominale, voilant les importantes disparités tant intersectorielles que la répartition du revenu par couches sociale , l’indicateur PPA parité du pouvoir d’achat ou l’ IRH, indice de développement humain du PNUD étant plus significatif. Selon le rapport de 2022 du PNUD, les EAU se classent au 26ème rang mondial et au 1er rang régional. Pour les autres pays arabes, nous avons : Arabie Saoudite 35ème ; Qatar 42ème ; Oman 54ème ; Algérie 91ème ; Egypte 97ème ; Tunisie et Jordanie 102ème ; Libye 104ème, Palestine 106ème ; Liban 112ème, Irak 112ème ; Maroc 123ème ; Syrie 150ème ; Comores 156ème ; Mauritanie 156eme ; Djibouti 170ème ; Soudan du Nord 172ème ; Ethiopie 175ème ; Soudan du Sud 191ème ; le Yémen n’ayant pas été noté .
Les enquêtes internationales montrent une profonde inégalité des revenus dans la majorité des pays arabes. Les enquêtes internationales montrent une profonde inégalité dans la répartition du revenu national dans la majorité des pays arabes mais cela n’étant pas propre aux pays arabes et africains car lorsqu’existe la corruption existe un corrupteur souvent localisé en Occident . Selon les rapports de l’ONU, au niveau mondial 42 000 milliards de dollars de nouvelles richesses ont été générés entre décembre 2019 et décembre 2021, environ 26 000 milliards de dollars (63 %) ayant été accaparés par les 1 % les plus riches, alors que le reste de l’humanité n’a reçu que 16 000 milliards de dollars (37 %). D’après une étude de FORBES en 2023, les 10 % les plus riches du monde arabe possédant 76 % de la richesse de la région, alors que les 50 % les plus pauvres ne possèdent que 2 % de la richesse totale.
En conclusion, cette présente analyse à partir des indicateurs internationaux, loin de toute polémique, se veut une réponse objective suite à une analyse biaisée de Ilyes Zouari, le Président du CERMF (Centre d’étude et de réflexion sur le Monde francophone),« L’Algérie est devenue le pays le moins riche du Maghreb ». Ayant toujours privilégié , les intérêts supérieurs de l’Afrique dont le Maghreb sous segment de ce continent ,il y a lieu de s’éloigner des débats stériles.