La Banque centrale du Nigeria (CBN) a annoncé, mercredi 14 juin, avoir adopté un taux de changé unifié pour les devises notamment le dollar, afin de stabiliser la monnaie locale (le naira) jugée dépressive depuis plusieurs années. Le naira, souligne l’institut d’émission, sera désormais confronté à l’offre et à la demande du marché au lieu d’être fixé aux devises.
Depuis l’annonce de cette mesure, la monnaie locale naira a dégringolé de 40% par rapport au billet vert. Le taux de change est passé de 460 nairas (0.99 USD) à 660 nairas (1.42 USD) pour un dollar, comparé à la semaine dernière.
Longtemps recommandée par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, cette révision du régime de change intervient quelques jours après la suspension puis l’arrestation de l’ancien directeur de la CBN, Godwin Emefiele, visé par une enquête. Une démarche qui prouve que le nouveau président Bola Tinubu , investi le 29 mai dernier, est dans une dynamique de réformer le secteur. Le quotidien des Nigérians est marqué surtout par des pénuries de liquidités et une hausse des prix.
Cette situation porte un coup à l’équilibre macroéconomique du pays tirant l’essentiel de ses revenus de l’exportation de brut du pétrole dont il est le premier producteur d’Afrique (selon le dernier classement mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’OPEP).
Fin de la subvention des carburants
Fraîchement élu, le successeur de Muhamadu Buhari a pris une « décision audacieuse » lors de son investiture, consistant à supprimer les subventions sur le carburant vieilles de 30 ans. Le nouvel homme fort d’Abuja a jugé que cette subvention coûtait chère à l’Etat qui perd des milliards chaque année dans ses recettes budgétaires. Désormais, souligne-t-il, cet argent peut être utilisé pour lutter davantage contre la pauvreté, même si on note une hausse des prix des transports et des produits de base dans le pays.
La chute des cours du pétrole sur le marché mondial, notée ces dernières années, a touché de plein fouet l’économie nigériane entraînant une dépréciation chronique de sa monnaie avec des taux d’inflation à deux chiffres.