La course poursuite entre le Congo et le Fonds monétaire international s’est tournée à l’avantage de Bretton Woods, puisque le gouvernement congolais a finalement concédé la hausse du prix de carburant à la pompe. A partir du 15 juillet prochain, le litre du super, vendu actuellement à 625 FCFA, passera à 775 FCFA, ce qui correspond à une augmentation de 25 % pour répondre aux exigences du Fonds monétaire international (FMI). Il s’agit d’une seconde hausse depuis le début de l’année, la précédente augmentation qui remonte à six mois étant de 5%.
Concrètement, le Congo a concédé une revalorisation de 30% du prix de l’essence, ce qui est encore loin d’une augmentation de 65% exigée par le FMI dans le cadre de l’implémentation du programme triennal des réformes économiques et financières adossées sur la Facilité élargie du crédit (FEC). En effet, Bretton Woods demande à l’Etat congolais si ce n’est d’arrêter, de réduire de manière drastique les subventions des produits pétroliers qui coûtent plus de 300 milliards de FCFA par an. Des ressources financières d’après le FMI qui devraient être orientées dans les secteurs de base tels que la santé, l’éducation, l’eau, l’énergie et les infrastructures.
« La politique budgétaire mettra l’accent sur la réduction des fragilités, tout en préservant la viabilité de la dette. La baisse des subventions aux carburants, qui va de pair avec une déréglementation progressive des prix des carburants, dégagera des ressources financières qui permettront d’accélérer les dépenses de développement et le paiement des arriérés intérieurs, tout en accordant des aides sociales ciblées en faveur des plus vulnérables. En parallèle, l’assainissement des finances publiques sera soutenu par la mobilisation des recettes, y compris la réduction des exonérations octroyées aux entreprises publiques du secteur pétrolier », indiquait le FMI février dernier, après approbation d’un appui budgétaire de 52 milliards de FCFA (87 millions de dollars) au Congo comptant pour le second déclassement dudit accord triennal.
La hausse du prix de l’essence devrait entrainer un renchérissement du coût de la vie, alors que jusque-là l’inflation est contenue autour de 3,6% en 2023, d’où la colère des syndicats et des associations de défense des droits des consommateurs qui martèlent à l’endroit des autorités « qu’il y a des pays qui vivent sans le FMI ». Autrement dit, la nouvelle hausse du carburant n’est ni plus ni moins qu’une « provocation » du gouvernement, d’où des manifestations prévues pour « dénoncer et combattre des mesures scélérates visant l’asphyxie des Congolais ». Une menace prise au sérieux par les autorités qui voudraient désamorcer la bombe sociale.
« Nous avons deux semaines pour poursuivre les discussions avec les partenaires sociaux. Ce lundi, nous serons face aux syndicats patronaux pour qu’au plus tard le 15 juillet, nous aurons déjà rencontré tous les acteurs », a expliqué le premier ministre, Anatole Collinet Makosso. Selon lui, « la troisième revue est prévue pour le 17 juillet. Pour la sauver, il fallait augmenter le prix du super, sinon nous allons perdre la confiance des partenaires. Concernant le gasoil, la réflexion se poursuit », a précisé le chef du gouvernement.
Avec des manifestations sociales projetées, difficile de savoir si la détermination de la société civile fera reculer le gouvernement congolais.
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Disons non au FMI pour l’augmentation du prix du carburant