Selon le Fonds monétaire international (FMI), le coût total de la subvention aux carburants en 2022 est estimé à plus de 900 milliards de FCFA (3,4 % du PIB), contre 600 milliards de FCFA (2,2% du PIB) dans le budget 2022 révisé. Soit 200 milliards de FCFA de plus que le montant avancé par le président de la République, Paul Biya, le 31 décembre 2022 lors de son message de fin d’année. L’information est contenu dans un rapport rédigé du Fonds dans le prolongement de l’approbation, en juin 2023, de la 4ème revue de son programme économique et financier avec le Cameroun.
Selon l’institution de Bretton Woods, le décalage de 200 milliards de FCFA est dû « à la validation tardive de l’importation de carburants facturés à partir de 2022 ». C’est pourquoi, renseigne le FMI, « une subvention carburant supplémentaire d’un coût de 330 milliards de FCFA (1,1% du PIB) a été reportée en 2023, portant les dépenses de la subvention des carburants dans le budget 2023 à 453 milliards de FCFA (1,5% du PIB) ».
Le FMI exige de nouvelles hausses de prix
L’on se souvient que sous les effets conjugués de la période post-Covid, et de la crise russo-ukrainienne, en 2022, mais surtout sous la pression du FMI, le 1er février 2023, le gouvernement camerounais a revu à la hausse les prix des produits pétroliers à la pompe. A respectivement 15%, 25,2% et 36,5%, les prix du litre de super, de gasoil et du pétrole lampant utilisé par les industries ont augmenté.
Pour autant, même si elle réduit l’enveloppe destinée à la subvention, cette hausse des prix des carburants à la pompe ne supprime pas ces dépenses comme le souhaite le FMI dans le cadre de son programme économique et financier avec le Cameroun qui s’achève en 2024. Ainsi, l’investissement public prenant un coup, le FMI exige du Cameroun la suppression totale, mais progressive, des dépenses allouées aux subventions des hydrocarbures, à l’exception du gaz domestique.
Les Camerounais doivent donc s’attendre à « de nouvelles hausses des prix des carburants » en 2024 et 2025, « conformément à l’objectif de suppression progressive des subventions aux carburants ». C’est ce qu’indique le rapport sur le Cameroun publié le 26 mai 2023 par Fitch Ratings, l’agence de notation américaine. Une nouvelle hausse à laquelle tient le FMI pour valider son cinquième décaissement en décembre 2023.