Le 18 juillet 2023, à Yaoundé, la capitale du Cameroun, le ministre des Finances Louis Paul Motaze, a officiellement lancé l’étude sur la politique actionnariale de l’État. Pendant trois mois, elle sera réalisée par le Groupement Bekolo & Partners/Ledcoop. Selon le ministre, « ce groupement a été sélectionné à l’issue d’un processus long et rigoureux ».
Dans le détail, cette étude comprend trois phases. Dans un premier temps, le Groupement Bekolo & Partners/Ledcoop va établir l’état des lieux de la politique actionnariale du pays. Cette phase sera directement suivie de la présentation des différents scenarii de vision de politique de l’État actionnaire. Enfin, le Groupement va élaborer le rapport de l’étude que lui a confiée le gouvernement camerounais.
Au cours de la cérémonie du 18 juillet 2023 à Yaoundé, le ministre camerounais des Finances a indiqué que « la mise en place d’une politique de l’État actionnaire permet d’éviter les écueils classiques à savoir la passivité et l’intervention excessive de l’État actionnaire ou de la puissance publique dans les affaires qui devraient relever de la seule compétence de l’entreprise et de ses organes de direction ». Par ailleurs, souligne Louis Paul Motaze, « c’est un outil efficace de communication publique permettant aux entreprises publiques, au marché et au grand public de comprendre clairement les objectifs de l’État actionnaire et ses engagements à long terme. Elle aidera donc l’Etat à s’affirmer lui-même clairement comme un actionnaire prévisible, s’engageant à long terme ».
Pour rappel, l’étude lancée par le Ministère des Finances via la Commission Technique de Réhabilitation des Entreprises du Secteur Public et Parapublic (CTR) rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND30). Dans lequel le Cameroun s’est engagé à rationaliser la gestion des entreprises publiques relevant de son portefeuille.
« Ainsi, il s’agit de mener une politique orientée vers la fixation des objectifs de dividendes, la réduction progressive des subventions aux entreprises à faible niveau de performance, l’introduction dans le marché boursier des grandes entreprises publiques des secteurs industriels, la privatisation de la gestion des entreprises publiques évoluant dans les secteurs hautement concurrentiels, la mise en place des mesures d’accompagnement des entreprises publiques basées sur une meilleure exploitation du marché local », explique Louis Paul Motaze. Qui indique que « cette volonté de rationaliser la gestion du portefeuille public est matérialisée dans les engagements pris par le gouvernement dans le cadre du Programme Economique et Financier appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC) ».