Peu après l’annonce d’Ali Bongo comme vainqueur de la présidentielle, ce mercredi 30 août en plein milieu de la nuit, des militaires, sur Gabon 24, une chaîne de télévision dont les studios sont situés au sein du palais présidentiel gabonais, ont annoncé que « les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés ». Et d’annoncer la « fin du régime en place » et la dissolution de toutes les institutions dont « le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle » et le Centre gabonais des élections (CGE) qui venait de publier les résultats. Quelques heures après, les putchistes informent qu’Ali Bongo est gardé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins. Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, garde prétorienne d’Ali Bongo Ondimba, est déclaré « président de la transiion ». Le film des évènements.
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18 h 55 GMT. Le président Bola Ahmed Tinubu, dans un communiqué publié par la présidence nigériane, exprime sa profonde préoccupation face à « l’impasse politique au Gabon », soulignant l’importance de la démocratie et de l’État de droit. Il se dit, par ailleurs, engagé à collaborer avec les dirigeants de l’Union africaine pour avancer dans l’unité.
17 h 29. Le général Brice Oligui Nguema est désigné président de la Transition.
16h GMT. Les putschistes annoncent, dans un communiqué, que le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) est en conclave depuis 15 heures (heure locale) afin de dégager un consensus pour « une transition fluide et exemplaire ».
13h 52 GMT. L’Union africaine condamne la tentative de coup d’État dans un communiqué signé par le président de la Commission. L’organisation, à travers le président de son Conseil de paix et de sécurité, Willy Nyamitwe, a annoncé une réunion d’urgence avec le Burundi, le Sénégal et le Cameroun afin d’analyser la situation au Gabon.
13 h 45 : le président nigérian, Bola Tinubu, par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), travaille en étroite collaboration avec d’autres chefs d’État sur la manière de répondre à la tentative de coup d’État au Gabon, selon son porte-parole, Ajuri Ngelale, cité par les médias.
12 h 10. La situation est « profondément préoccupante », d’après le Commonwealth
« Les informations concernant la prise de pouvoir illégale au Gabon sont profondément préoccupantes », a déclaré la secrétaire générale de l’organisation, Patricia Scotland, dans un communiqué. (Voir le communiqué)
11 h 50 GMT. Dans une vidéo de moins d’une minute enregistrée et diffusée sur les réseaux sociaux, l’on aperçoit Ali Bongo qui appelle à l’aide. Il demande notamment « à tous les amis que nous avons partout dans le monde » de « faire du bruit » pour sa cause. « Mon fils est quelque part, ma femme est ailleurs et moi à la résidence », se plaint-il. « Alors, je vous appelle à faire du bruit, à faire du bruit, à faire du bruit, vraiment. Je vous remercie ».
11h 15 GMT. Notre publication au sujet des premières conséquences des évènements en cours au Gabon sur les actions des multinationales françaises à la Bourse de Paris. .
11 h 05 GMT. « L’Italie continue à être engagée en faveur d’une solution diplomatique de la crise au Niger mais aussi celle plus récente au Gabon, en étroite coordination avec ses partenaires », a fait savoir le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani dans un communiqué.
10 h 25 GMT. Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, garde prétorienne d’Ali Bongo Ondimba, est déclaré président par les militaires suite au coup d’Etat. Les images ont été retransmises par la télévision d’État.
Le général Brice Oligui Nguema
10h 20 GMT. « La France condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres. Ajoutant que Paris « surveille avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation ». Par ailleurs, relève Olivier Véran, la France « réaffirme son souhait que le résultat de l’élection, lorsqu’il sera connu, puisse être respecté »
10 h 13 GMT. « La situation au Gabon est un sujet de profonde préoccupation », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à des journalistes à Moscou. « Nous surveillons de près ce qui s’y passe », a déclaré à Moscou à des journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
9h 55 GMT. Plusieurs conseillers et proches de la présidence « sont arrêtés », ont déclaré les militaires. Parmi eux, Noureddin Bongo Valentin, fils et proche conseiller du chef de l’Etat, Ian Ghislain Ngoulou, directeur de cabinet de M. Bongo, Mohamed Ali Saliou, son directeur de cabinet adjoint, Abdul Hosseini, un autre conseiller de la présidence, Jessye Ella Ekogha, conseiller spécial et porte-parole de la présidence ainsi que les numéros un et deux du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) de M. Bongo. Ils sont arrêtés notamment pour « haute trahison contre les institutions de l’Etat, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants ».
9 h 48 GMT. « Monsieur Ali Bongo est gardé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins », indiquent les militaires du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI) dans un communiqué lu à la télévision d’État.
8h 40 GMT. Des populations offrent des scènes de joie et de liesse populaire dans les rues du Gabon.
8h 10 GMT. Devant la presse, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, déclare que Pékin « suit de près l’évolution de la situation au Gabon et appelle les parties concernées à agir dans l’intérêt du peuple gabonais […], au retour immédiat à l’ordre normal, et à garantir la sécurité personnelle d’Ali Bongo ».
7h 50 GMT. En clôture de la conférence des ambassadeurs français à Paris, le Premier ministre Élisabeth Borne déclare que La France suit « avec la plus grande attention » la situation au Gabon. Elle a notamment cité plusieurs crises récentes à laquelle la diplomatie française a été confrontée, «et désormais la situation au Gabon que nous suivons avec la plus grande attention».
6 h 30 GMT. Internet rétabli après trois jours de coupure pour pour parer à la diffusion « de fausses nouvelles ».
3 h 00 GMT. Peu après l’annonce d’Ali Bongo comme vainqueur de la présidentielle, des militaires, sur Gabon 24, une chaîne de télévision dont les studios sont situés au sein du palais présidentiel gabonais, annoncent que « les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés ». Ainsi que la « fin du régime en place » et la dissolution de toutes les institutions dont « le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle » et le Centre gabonais des élections (CGE) qui venait de publier les résultats. De même, disent-ils, les frontières resteront fermées jusqu’à nouvel ordre.
Dans leur discours de quelques minutes lu par le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, issu du Régiment de commandement d’appui et de soutien de l’armée de terre, ces militaires, s’exprimant au nom d’un « Comité de transition et de restauration des institutions », dénoncent « une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos (…) ». Raison pour laquelle « nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place ».
Et d’appeler les populations « au calme et à la sérénité » : « Nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale et internationale », déclare ce groupe d’une douzaine de personnes.
3 h 30 (2 h 30 GMT) Le CGE annonce la réélection du président Ali Bongo à la tête du Gabon avec 64,27 % des voix contre 30,77 % pour son principal rival Albert Ondo Ossa. Ce dernier avait dénoncé, samedi dernier deux heures avant la clôture du scrutin, des « fraudes orchestrées par le camp Bongo », tout en revendiquant la victoire. Ses équipes avaient d’ailleurs invité Ali Bongo à « organiser, sans effusion de sang, la passation du pouvoir ».
En réponse, les autorités gabonaises ont coupé Internet depuis samedi, jour du scrutin, et instauré un couvre-feu nocturne de 19h à 6h à compter de dimanche pour parer à la diffusion « de fausses nouvelles » et à d’éventuelles « violences ».