Par Dominique MABIKA.
Associé gérant Mazars Maroc, Abdou Souleye Diop sort un livre robuste et documenté qui a été présenté au public le jeudi 5 octobre à Dakar.
Loin des passions politiciennes caractéristiques de l’époque, l’auteur du livre «Sénégal à portée de mains – Le Lion sort de sa tanière» apporte sa part d’analyse d’un pays en mutation rapide avec un investissement principalement porté par la puissance publique et d’importantes disparités sociales.
«Le Sénégal est sur une trajectoire économique très intéressante, mais il faut des solutions, des stratégies et une vision à long terme afin d’arriver à une bonne gouvernance», estime le financier, lauréat de l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE) au Maroc.
Présenté comme un livre de solutions, l’ouvrage est structuré en cinq grands piliers. « D’abord, une analyse professionnelle dans une démarche structurée qui couvre les différents enjeux du pays. Ensuite, une approche à 360 degrés qui comprend une analyse en cinq dimensions, notamment, économique, sociale, capital humain, développement durable et bonne gouvernance. Ensuite, une démarche avec des propositions claires », explique l’auteur.
Dans son diagnostic, Abdou Souleye Diop salue la croissance moyenne de plus de 6% enregistrée par le Sénégal durant les douze dernières années. Avec l’œil du consultant, l’associé gérant constate un développement «très fort» des infrastructures, salue la mise en place de la Couverture maladie universelle (CMU), évoque le développement des bourses de solidarité, saluée le virage vers les énergies renouvelables avec des investissements très importants et se réjouit comme nombre de ses concitoyens des découvertes majeures du pétrole et du gaz appelées à aider le Lion de la Teranga à accélérer la cadence.
« Il y a certes des aspects positifs, mais il y a d’autres sujets sur lesquels on n’a pas été au rendez-vous. La croissance a été beaucoup portée par l’investissement public, notamment dans les infrastructures». De plus, regrette l’auteur, «il y a eu peu d’implications des entreprises locales, ce qui fait qu’on exporte la croissance plutôt que de créer de la valeur ajoutée locale».
Et l’ancien secrétaire général des sénégalais du Maroc d’ajouter: « certains investissements ne sont pas forcément pertinents. Pour exemple, le Train express régional (TER), on aurait pu l’optimiser en termes de coûts par rapport aux besoins de développement du pays».
Dans son analyse, l’auteur a aussi passé en revue le volet éducation. «On a investi beaucoup d’argent dans l’éducation, mais le plus gros a été sur l’enseignement supérieur, alors qu’il est essentiel de doter le pays de techniciens, d’investir dans la formation professionnelle, et dans les métiers », va-t-il déplorer. Dans cette liste exhaustive s’ajoute le volet gouvernance « où il y a beaucoup de choses à faire pour avoir une gouvernance publique efficace ».
Pour le chef d’entreprise, le Sénégal est certes sur une trajectoire « très intéressante qui permet de dire que le développement est à portée de main, mais il faut des solutions et des stratégies, également une vision à long terme qui permette d’arriver avec les personnes ressources à une bonne gouvernance ».
Outre le diagnostic « lucide et approfondi » de la situation du pays, l’auteur propose dans son livre des solutions à cinq dimensions. « D’abord, une stratégie économique créatrice de valeur ajoutée et créatrice de richesses, la mise en place des services sociaux accessibles à tous, le Développement d’un un capital humain porteur de valeurs, l’intégration de tous les enjeux, les contraintes et opportunités du développement durable, ainsi que la mise en place d’une gouvernance publique efficace ».
Le livre «Sénégal à portée de mains – Le Lion sort de sa tanière» est édité par Afrique Challenge Édition.