Pétrole, inflation, Bourse en ligne de front
Au lendemain d’une attaque massive du Hamas et du Jihad Islamique sur Israël et alors que les scénarios d’un emballement du cours du Brent sont à craindre, les deux parties dénombrent leurs morts et blessés. L’Etat Hébreu recense au moins 250 morts et 1 700 blessés. Des chaînes de télévision israéliennes font état de plus de 400 morts et 2 000 blessés côté israélien. Côté palestinien, le bilan s’élève à au moins 313 morts et 1 990 blessés.
L’attaque au nom de code de « Opération déluge d’Al-Aqsa » survient à la date anniversaire des 50 ans de la guerre du Kippour. Le le 7 octobre 1973, le président égyptien Anouar El-Sadate lançait une attaque qui aboutira, sur le plan économique, au choc pétrolier.
Cinquante ans plus tard, cette incursion inédite du Hamas en Israël, au dernier jour des fêtes juives de Souccot, stoppera-t-elle la dynamique baissière du cours de pétrole qui a repassé sous la barre des 90 dollars en fin de semaine ? Va-t-on vers un scénario Ukraine -bis avec des tensions de longue durée, des craintes sur l’inflation et une chute des marchés actions anticipant des difficultés géopolitiques majeures ? La journée du lundi sera à surveiller sur les marchés financiers mondiaux.
Pour sûr, cette attaque consacre l’échec historique des services de renseignements israéliens qui avaient fixé la ligne Maginot au Nord, une probable guerre ne pouvant venir que du Hezbollah libanais et non d’une bande de Gaza que les sécuritaires pensaient sur une position de résistance résiduelle contenue par un mur de sécurité aujourd’hui dépassé.
L’ampleur de l’opération du samedi 7 octobre, par terre, mer et air et la sophistication de la coordination des assaillants poussent certains experts à évoquer la présence d’un ou de plusieurs États dans le jeu. Plus de 5 000 roquettes se sont abattues sur Israël en quelques heures et des centaines de militaires et civils capturés et conduits à Gaza.
En représailles, Israël a lancé l’opération «Sabres d’aciers ». De nombreuses frappes aériennes ont visé Gaza. Dans la soirée, elles ont détruit les trois immeubles de la « tour Palestine », ont constaté des journalistes de l’AFP, qui ont vu les trois tours de plus de dix étages s’écrouler l’une après l’autre après des explosions. Dans le même temps, le ministre israélien de l’Energie, Israël Katz, a annoncé avoir signé un décret ordonnant à la compagnie publique d’électricité de « cesser (sa) fourniture d’électricité à Gaza ».
Sur le plan politique, la normalisation attendue avec l’Arabie Saoudite en bouquet final des accords d’Abraham risque d’être une victime collatérale d’un conflit qui mettra aussi aux prises diverses approches diplomatiques des pays arabes. L’Autorité Palestine a d’ailleurs appelé à une réunion urgente des ministres des Affaires étrangères de la Ligue Arabe. Le Conseil de sécurité de l’ONU devait tenir ce dimanche une réunion d’urgence sur la situation â l’appel et Brésil.
En attendant, voici quelques réactions à chaud de la communauté internationale.
« Nous sommes en guerre, il ne s’agit pas d’une simple opération ou d’un cycle de violence, mais bien d’une guerre ». Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
« Aujourd’hui, le peuple d’Israël est attaqué par une organisation terroriste, le Hamas. En ce moment tragique, je veux lui dire, ainsi qu’au monde et aux terroristes où qu’ils soient : les États-Unis sont aux côtés d’Israël. Jamais nous ne manquerons de les soutenir ». Joe Biden, président des États Unis d’Amérique.
« Je suis choqué par les attaques menées ce matin par les terroristes du Hamas contre des citoyens israéliens…Israël a le droit absolu de se défendre».Le chef du gouvernement britannique Rishi Sunak.
«Nous appelons les parties palestinienne et israélienne à un cessez-le-feu immédiat, à renoncer à la violence et à faire preuve de la retenue nécessaire». Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe.
« Le droit d’Israël à se défendre est incontestable ». Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine
« L’offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est » Communiqué de La France Insoumise.
« Israël a droit à la sécurité…on ne peut pas renvoyer dos à dos le Hamas, reconnu comme une organisation terroriste par l’UE, et un Etat démocratique comme Israël». Elisabeth Borne, première ministre, France, critiquant la position des «Insoumis».
«Chaque fois qu’Israël est attaqué, les islamistes et autres racistes utilisent les mesures défensives israéliennes comme prétexte pour attiser la haine contre les juifs britanniques». Suella Braverman, la ministre de l’intérieur britannique, offusquée par les manifestations de soutien à Hamas en Grande Bretagne.
«C’est une faillite majeure des services de renseignement israéliens. C’est une faillite qu’on pourrait même qualifier d’historique, et qui pourrait être, sans exagération, comparée à celle de 1973». David Khalfa, codirecteur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, sur France 24.
« Nous soutenons cette fière opération “déluge d’Al-Aqsa et nous sommes sûrs que le front de la résistance la soutient également ». Le général iranien des gardiens de la révolution Yahya Rahim Safavi, cité par l’agence ISNA.