De notre Envoyé spécial à Addis-Abeba, Ibrahima Dia Junior
AfricaNenda, une organisation indépendante qui milite pour l’accélération de la croissance de systèmes de paiement instantanés et inclusifs en Afrique, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque mondiale (BM) ont procédé, ce mercredi 8 novembre à Addis-Abeba (Ethiopie), au lancement de leur deuxième rapport sur l’état des systèmes de paiement instantanés et inclusifs en Afrique (SIIPS – Afrique).
L’initiative vise essentiellement à partager certaines données avec l’ensemble des acteurs des SIIPS, afin de trouver des solutions idoines pour leur bon fonctionnement. L’événement s’est déroulé en grande pompe avec une centaine de personnalités de haut niveau, venus divers horizons notamment en Europe, en Asie et en Amérique.
Dans la vieille ville d’Addis-Abeba, »symbole de l’intégration africaine », le rendez-vous s’inscrit dans le cadre de l’ambition de saisir des nouvelles opportunités qu’offre le numérique pour moderniser les systèmes de paiements en Afrique. Ceci afin que les SIIPS puissent jouer pleinement leur rôle dans le processus de densifier le commerce interafricain.
Les acteurs de l’écosystème des services financiers regroupant prestataires de services financiers, institutions financières, régulateurs, gouvernements, fintech, bailleurs de fonds, prestataires d’assistance technique, chercheurs et consultants… prennent part à cette rencontre dite de la nouvelle donne pour faire accéder à des millions d’africains aux services financiers.
L’Afrique, qui est à l’heure de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine, mise sur les SIIPS pour catalyser le commerce interafricain, mais également être au diapason de la finance mondiale ou la monnaie fiduciaire (billet et pièces) est de plus en plus relégué au second plan au détriment de la monnaie scripturale (chèque, transfert d’argent…) pour les transactions commerciales.
Le contient où 400 millions de personnes (données actualisées) sont exclues des systèmes financiers, a besoin de libérer le potentiel des services financiers numériques pour assurer son inclusion financière, conformément à l’agenda 2063 de l’Union africaine, selon le mot d’ordre des experts financiers africains et mondiaux.
Lors de la première journée, experts et techniciens échangent donc à travers des séries de panels sur les enjeux, défis et perspectives sur les SIIPS.
L’Afrique à l’ère des systèmes de paiements instantanés
Pour Dr Robert Ochola, PDG d’AfricaNenda, l’heure de la révolution a sonné pour les SIIPS, qui doivent impérativement se réformer (renforcer la législation, instaure une infrastructure numérique, associée les fintechs…) afin d’assurer l’inclusion financière, nécessaire au développement de l’Afrique.
Notre structure, souligne-t-il, qui compte contribuer à l’atteinte des objectifs de l’inclusion financière d’ici 2030, va travailler en étroite collaboration avec ses partenaires notamment la CEA, les banques centrales, contribuant à l’élaboration du rapport 2023 en fournissant des données essentielles.
Défis
Selon Huria Ali, ministre éthiopienne de l’Innovation technologique, les dirigeants africains doivent relever un certain nombre de défis pour développer les services financiers en Afrique, en investissant dans les infrastructures numériques, afin de favoriser l’inclusion financière notamment des femmes où environ 60 % d’entre elles sont exclues des systèmes financiers.
La ministre a salué le rapport qui, depuis son lancement en 2022, dit-elle, fournit des données essentielles, permettant ainsi aux acteurs de statuer sur les SIIP et de proposer des pistes de solutions.
Le nombre de SPI est passé de 29 en 2022 à 32 en 2023, soit une progression de 10 % d’une année sur l’autre. De son côté, le volume de transaction des SPI est évalué à 32 billions pour une valeur de 31,2 trillions en 2022 (estimation basée seulement sur 22 pays africains).