De notre Envoyé Spécial à Addis-Abeba, Ibrahima Dia Junior
Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, abrite la cérémonie de lancement du deuxième rapport sur l’état des systèmes de paiement instantanés et inclusifs (SIIPS) en Afrique à partir de ce mercredi 8 novembre. Cette initiative, deuxième du genre, vise à faire l’état des lieux du SIIPS, tout en regroupant l’ensemble de son écosystème.
Ainsi, leaders du secteur, experts des services financiers numériques, consommateurs à travers le continent et MPME se sont donné rendez-vous en marge de cette édition pour échanger sur l’avenir du SIIP sur le continent. Ils devront, pendant deux jours (8 et 9 novembre), débattre, à travers des séries de panels, sur les enjeux, défis et perspectives du SIIP.
Ce rapport, qui diagnostique et donne l’évolution du SIIP, est initié par AfricaNenda, une équipe d’experts qui s’est engagée à libérer le potentiel des services financiers numériques pour les personnes financièrement exclues à travers le continent en accélérant la mise à l’échelle des systèmes de paiement instantanés et inclusifs, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque mondiale (BM).
En prélude de cet évènement, les organisateurs ont rencontré les médias ce mardi 7 novembre pour faire connaître les SIIP et donner les grandes lignes de ce document de plus de 400 pages.
D’emblée, Sabine Mensah, directrice adjoint d’ AfricaNenda, a campé le débat devant une dizaine de journalistes venus du Sénégal, du Cameroun du Ghana entre autres, en soutenant que cette rencontre vise à partager et à échanger sur les concepts des SIIP , à connaître les acteurs, mais également de donner les grandes lignes de ce document.
Pour la responsable, il est devenu impératif que tous les acteurs conjuguent leurs efforts, afin de permettre à environ 400 millions d’Africains, exclus du système financier, d’accéder à ses services.
ême son de cloche chez Robert Karanja , responsable des investissements et les partenariats stratégiques de Co-Develop en Afrique, qui a souligné qu’une nouvelle approche sur les SIIP, axée sur le multilatéralisme est nécessaire, afin de développer l’infrastructure numérique des paiements sur le continent. Sa structure, souligne-t-il, est disposée à fournir une assistance technique aux différents acteurs en collaborant avec des partenaires aux développements, des prestataires technologiques entre autres.
Les SIIP pour promouvoir l’inclusion financière
Dans sa présentation faite sur les SIIP, la chargée de communication d’AfricaNenda, Bery Kandji, a mentionné que le continent devra faire des efforts pour assurer une inclusion financière, même si des progrès ont été réalisés ces dernières années à l’image des pays comme le Ghana et le Kenya.
Elle recommande notamment aux Etats et aux banques centrales de renforcer la gouvernance, à multiplier les collaborations avec les autres acteurs de l’écosystème, dont les Fintech.
32 billions de transactions
En Afrique, les systèmes de paiement instantané (IPS) ont enregistré 32 billions de transactions estimées pour une valeur de 31,2 trillions en 2022 (estimation basée seulement sur 22 pays africains) , selon les responsables qui ont donné les grandes lignes de ce rapport, qui sera lancé officiellement ce mercredi 8 novembre à Addis-Abeba. Selon le rapport State of the Instant and Inclusive Payment Systems (SIIPS) 2023, 32 SPI ont été répertoriés en Afrique pour cette année, dont 29 systèmes domestiques et 3 systèmes régionaux.
Malgré une progression des SPI, quelques-uns, seulement, atteignent la phase de maturité due essentiellement à des défis réglementaires, du manque de transparence des données et des coûts élevés pour les fournisseurs de systèmes de paiement et les utilisateurs finaux, dit-on.