A Madagascar, faute de soutien populaire, le “collectif des candidats” (qui d’ailleurs s’effrite de jour en jour) cherche une légitimité à l’étranger, comme en témoigne sa lettre adressée récemment au Parlement français ainsi qu’à d’autres institutions internationales.
L’opposition malgache tente d’enfoncer le clou en dénonçant un prétendu usage disproportionné de la force. Suite à cette démarche du “collectif des candidats”, la journaliste Laurence Caramel a publié, le 3 novembre 2023 sur le site du journal Le Monde, un article intitulé « Election présidentielle à Madagascar : le silence de la France sème le trouble ».
Sur le silence de la France
Le silence de la France est une idée fausse. En effet, le 17 octobre 2023, en marge de la cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée Nationale au Palais de Tsimbazaza, l’Ambassadeur de France Arnaud Guillois a déclaré : « Ce que nous souhaitons, c’est que le peuple Malagasy puisse s’exprimer et puisse choisir son Président pour les cinq années à venir. »
Les liens historiques entre Madagascar et la France ne justifient pas une implication accrue de celle-ci dans le processus électoral dans la Grande Ile. Rappelons que le préambule et l’article premier de la Constitution de Madagascar évoquent la souveraineté du peuple et de l’Etat Malagasy. La non-ingérence est donc une illustration de la souveraineté. En vertu du droit international, aucune puissance étrangère n’a en effet le droit de s’immiscer dans les élections qui relèvent des affaires intérieurs de chaque état souverain.
C’est donc à bon droit que la France ne se prononce pas davantage sur le processus électoral. La France s’est elle-même rangée derrière la primauté du droit. Elle est convaincue de l’absence de crise pré-électorale à Madagascar. La prétendue crise est en effet artificielle. Elle ne repose sur aucun élément factuel, ni aucun argument juridique ni d’ailleurs sur aucun mouvement populaire. Elle est montée de toutes pièces par des candidats qui redoutent le verdict des urnes au point de ne pas participer à la campagne électorale.
Pour être clair et plus généralement, considérant que les autorités malgaches n’émettent aucune opinion sur les élections en France, le principe de réciprocité doit naturellement s’appliquer.
Sur l’usage disproportionné de la force
A maintes reprises, les manifestants conduits par le “collectif des candidats” ont violé delibérement l’interdiction faite par le Préfet de Police d’Antananarivo de manifester sur la voie publique s’appuyant sur les lois et règlements dont certaines dispositions datent d’ailleurs du début de la Première République.
Plusieurs manifestants étaient notamment en possession d’armes blanches et d’armes à feu. Ils ont utilisé des pierres comme projectiles. En outre, la voiture d’un des candidats a percuté une passante qui décéda des suites de ses blessures.
Pour la préservation de l’ordre public et la défense des biens et des personnes, c’est à bon droit que les forces de Défense et de Sécurité ont utilisé règlementairement des gaz lacrymogènes qui ont permis de disperser la foule.
Par conséquent, il n’y a eu aucune utilisation disproportionnée de la force publique quoiqu’en dise la rédactrice de l’article du Monde.