En marge de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS) tenu à Lomé du 14 au 16 novembre 2023, la présidente de la Commission Nationale de l’Assurance du Ghana, Abenaa Kessewaa Brown, s’est entretenue avec Financial Afrik sur l’incidence des catastrophes naturelles dans le secteur des assurances.
En substance, l’assurance des risques « Cat Nat » se heurte à la faible pénétration de l’assurance classique, à la rareté des expertises et au manque des fonds propres, etc. Les Cat Nat sont par essence un risque systémique nécessitant des fonds propres considérables. Pour Mme Abenaa Kessewaa Brown, il faudrait une approche de couverture allant au delà des compagnies d’assurance et englobant des États et groupes d’Etat.
Or, les assureurs africains sont peu capitalisés et doivent faire face à la dévaluation des monnaies locales combinée à une inflation souvent à deux chiffres. Les projets pour augmenter les fonds propres, à travers le relèvement du capital minimum ou de la marge de solvabilité, rencontrent des freins.
Le second problème, c’est le manque de statistiques : les assureurs et réassureurs ont besoin de statistiques pour calculer la tarification des risques (le métier de l’actuaire). Or nos pays n’ont pas la culture de la « data » et ne sont pas capables de fournir aux professionnels les données nécessaires. Heureusement, une nouvelle forme d’assurance (l’assurance « indicielle » ou « paramétrique ») est venue récemment ouvrir de nouvelles possibilités, mais son développement en Afrique reste limité par le manque de technicité, explique un expert qui a suivi l’entretien avec Mme Brown.