«Nous sommes employeurs et promoteurs du contenu local en Mauritanie», déclare Mohamed Mahmoud ELEMINE VALL, Président du Groupe Nassra pour l’Investissement(GNI) . Entretien.
Votre GROUPE est un important acteur économique à travers ses activités et principalement la réparation navale . Comment est-il né, quel est son crédo?
Le Groupe Nassra pour l’Investissement(GNI) est né il y a plus de trois décennies suite à une expérience que j’ai acquis durant les années 80 dans le secteur financier au sein d’une institution bancaire étrangère en Mauritanie. Aujourd’hui, le GNI opère, en dehors de la réparation navale, dans plusieurs domaines dont principalement la pêche, le négoce, les mines, l’industrie, la distribution des produits pétroliers et, dernièrement, dans les études et le conseil. Fondé dès le départ sur des principes d’intégrité, de fiabilité et de sérieux, GNI fait partie des plus grands employeurs du pays et promoteur du contenu local. En ce qui concerne le service de réparation navale, il est détenu à 100% par des privés Mauritaniens et nous sommes heureux d’être un opérateur économique de poids, un acteur à impacts socio-économiques d’envergure. Nous en sommes à ce stade aujourd’hui grâce aux liens professionnels que nous avons tissé avec nos différents partenaires nationaux et internationaux sur plusieurs échelles.
La Mauritanie est en transformation économique. Quel pourrait être l’apport du secteur privé dans cet élan ?
Le secteur privé est le meilleur moteur de la croissance économique d’un pays. En Mauritanie, il est en train d’acquérir de la maturité et je pense que désormais, il est prêt à assumer son rôle vital de moteur de la croissance économique et de la lutte contre la pauvreté. Nous pensons qu’une plus grande inclusion du secteur privé devient nécessaire. Un écosystème favorable au secteur privé renforcera l’élan économique et social du pays. Certes le code des investissements existant est l’un des plus alléchants de la sous région mais il peut toujours être renforcé par une batterie d’avantages, de facilités et d’exonérations fiscales.
La diversification est l’une des caractéristiques de votre groupe. Pouvez-vous nous présenter globalement vos principales activités et quelles sont vos perspectives de développement à l’horizon 2030 ?
Nous avons très tôt compris que la diversification économique est une composante essentielle du développement et de la pérennité. Notre groupe est actif dans le secteur de la pêche il y a plus de trois décennies comme je l’ai souligné tantôt et à cette époque, le secteur était en plein essor. Aujourd’hui, afin de répondre à la demande du marché, nous nous sommes lancés dans plusieurs autres secteurs compte tenu de la dynamique et des perspectives économiques du pays. Nous sommes ainsi présents dans le domaine du gaz, du pétrole, de l’hydrogène vert, des mines et de l’agriculture. A l’horizon 2030, nous comptons faire des progrès notables en misant sur les ressources humaines, nous développer au niveau de la sous région et exporter notre savoir-faire dans la réparation navale et l’industrie de pêche.
La Mauritanie est à la veille des premières exportations de son gaz issu du projet GTA. Comment comptez-vous positionner vos entreprises afin de promouvoir le local content?
Dans ce sens, nous pensons avoir effectué une grande avancée il y a plusieurs années quand nous avons été acteur dans la fourniture, le montage et la mise en service d’une sphère GPL d’une capacité de 3000 M3 en Mauritanie. Il s’agissait d’une première à l’époque avec la participation d’une entreprise totalement nationale. Nous fournissons notamment des services de maintenance de pipelines et nous sommes aujourd’hui prêts à entreprendre et mettre notre expérience à disposition. Notre objectif serait de contribuer à la promotion de l’expertise des entreprises locales.
Les ressources minières sont abondantes surtout en ce qui concerne les ressources aurifères. Est ce que les opérateurs mauritaniens ont l’expertise nécessaire et les moyens financiers pour exploiter ce potentiel ?
Vous savez, depuis les années 2000, les investissements étrangers ont fortement augmenté en Mauritanie. Ce boom des investissements dans le secteur minier est principalement le fruit des réformes et d’adoption de nouveaux codes miniers et autres permettant de développer un ensemble de dispositions institutionnelles, légales et fiscales visant à rendre le climat des affaires plus favorable. Par rapport à notre groupe, nous avons une expérience dans le secteur minier qui nous a permis d’être en mesure de développer de nouvelles opportunités à travers des permis miniers que nous détenons et comptons mettre en valeur avec des partenaires techniques et financiers intéressés pour investir en Mauritanie avec nous.
Propos recueillis par Dia El Hadj Ibrahima