Andry Rajoelina, 49 ans, a été réélu président de Madagascar à l’issue du premier tour d’un scrutin que dix candidats de l’opposition avaient appelé à boycotter, a annoncé, samedi 25 novembre, la commission électorale malgache. Selon la commission électorale (Ceni), Andry Rajoelina, qui briguait un second mandat, l’a emporté avec 58,95 % des suffrages exprimés à l’issue du vote qui s’est tenu le 16 novembre. Ces résultats doivent encore être entérinés par la Haute cour constitutionnelle (HCC), plus haute juridiction du pays, chargée de proclamer les résultats définitifs au plus tard le 4 décembre. « Le peuple malgache a choisi la voie de la continuité, de la sérénité et de la stabilité », s’est-il félicité devant la presse peu après. Remerciant les électeurs pour leur « sagesse », il a assuré qu’ils sétaient « exprimés librement ». Élu depuis 2018, il avait accédé une première fois au pouvoir en 2009 à la faveur d’une mutinerie chassant l’ex-président Marc Ravalomanana.
Communiqué de l’OIF
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a pris acte du déroulé du processus électoral ainsi que des résultats provisoires des élections présidentielles à Madagascar communiqués ce jour par la Commission Nationale Electorale Indépendante. « Notre Organisation a déployé une Mission électorale sur place. Elle a pu noter des faiblesses dans la période précédant le scrutin, faiblesses illustrées par l’absence de concertations entre gouvernement et partis d’opposition, des accusations de partialité des institutions, ainsi que des restrictions des droits et libertés, en particulier la liberté d’expression et l’utilisation d’une force disproportionnée à l’encontre des manifestations de l’opposition et de la société civile », lit-on dans un communiqué du 25 novembre 2023 .
Le 16 novembre, journée électorale, les opérations de vote, leur clôture, le dépouillement du vote ainsi que la compilation des résultats se sont déroulés dans le calme avec toutefois une participation relativement faible, poursuit l’organisation francophone. L’OIF fait le constat d’une société malgache divisée, et exprime sa profonde préoccupation quant à la phase post-électorale avec des risques élevés de contestations et de tensions persistantes. « Nous relevons en effet que toutes les conditions d’inclusivité du processus électoral n’ont pas pu être réunies, certains candidats ayant décidé de ne pas participer à la campagne électorale et au scrutin, réclamant une réforme des institutions en charge de la gestion et du contrôle des élections. Nous appelons par conséquent tous les acteurs et actrices, parties prenantes, à contribuer au rétablissement de la confiance entre elles et au renforcement de l’Etat de droit. Nous les invitons à privilégier la concertation et le dialogue en vue de créer les conditions d’un retour à une vie politique plus apaisée, gage de la préservation de la paix, de la stabilité et du développement intégral et durable de Madagascar. Madagascar fait partie de l’Organisation Internationale de la Francophonie et en partage les valeurs. Nous réaffirmons notre disponibilité à accompagner les actrices et acteurs malgaches dans leurs efforts en vue du renforcement de la paix et de la démocratie ».