Invité de la cinquième édition de Mon Heure d’Afrique (MHA), le président du Centre 4S (Centre des Stratégies pour la Sécurité du Sahel Sahara), Ahmedou Ould Abdallah établit un lien direct entre la prolifération de l’orpaillage clandestin dans le Sahel et le financement du terrorisme. L’ancien sous-secrétaire général de l’ONU répond sans détour aux questions de Christine Holzbauer Gueye et invite les États à un meilleur contrôle de leurs ressources aurifères et une régulation plus transparente.
L’ancien ministre mauritanien n’évite aucune question quant à l’implication dans ces trafics des différents acteurs de la filière (Etats, multinationales, sociétés nationales, communautés villageoises, etc.) Il répond également aux interrogations concernant la traçabilité de cet or qui -in fine- finance le djihadisme, ainsi que les principaux bénéficiaires, -déjà identifiés dans de nombreuses études-, comme par exemple Dubaï (Emirats arabes unis.)
Dans le rôle des experts figurent Emmanuel Dupuy, Président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), qui l’interroge sur le pourquoi de la déstabilisation des Etats sahéliens du fait de ces détournements et comment y remédier. Jérémie Taieb, chargé de mission auprès des bailleurs de fonds d’AfricaRail, l’interpelle sur l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et la mise en place de nouveaux instruments pour améliorer la traçabilité de l’or produit au Sahel, comme la blockchain ou le processus de Kimberley. Mirabell Mayack, chef des affaires gouvernementales & Ventes stratégiques à African Investment Intelligence et fondatrice du Forum African Investment Day, le challenge sur la privatisation de la sécurité sur les sites miniers et la raison pour laquelle les Touaregs n’ont pas été intégrés dans la résolution du conflit au nord du Mali – qui vient d’être réinvesti par l’armée malienne dans la région de Kidal.
Conçue et réalisée par la journaliste Christine Holzbauer Gueye, l’émission Mon Heure d’Afrique (MHA) défend -depuis son lancement en 2021- un point de vue africain indépendant par le biais de reportages réalisés en Afrique par des télévisions africaines partenaires. Dans sa rubrique de fin intitulée « Honni ou Béni », MHA5 aborde la question de la présence française au Sahel, non pas pour la juger mais pour essayer de la faire évoluer. « Nous ne sommes plus dans les années 70 et les dirigeants français doivent comprendre que ce sont les réseaux sociaux qui font l’opinion aujourd’hui, en Afrique, comme ailleurs. Sauf que chez nous, le chômage étant plus important, ce sont les réseaux sociaux qui sont importants », a martelé Ahmedou Ould Abdallah tout au long de l’émission.