Voilà de quoi pousser les influenceurs à y regarder deux fois avant de s’engager à faire la promotion d’une marque. Fort de 850 millions d’abonnés cumulés sur ses différents réseaux sociaux, Cristiano Ronaldo est au centre de la controverse. Pour avoir fait la promotion de la plateforme Binance dont il est l’égérie depuis juin 2022, le voilà objet d’une plainte de la part de milliers de personnes estimant avoir été influencés par le quintuple ballon d’or.
Plus précisément, Ronaldo a créé, en collaboration avec Binance, qui n’est autre que la plus grande bourse de crypto-monnaie au monde, une collection de NFT (jetons non fongibles) marquée de ses initiales CR7. Le portugais, dans une course poursuite contre son éternel rival, Lionel Messi, a donc lancé sa collection de tokens uniques via Binance. L’argentin venait d’en faire de même avec Sorare. Le Français Kylian Mbappé aurait aussi investi dans cette plateforme.
Les token de CR7 ont été officiellement mis en vente le 18 novembre 2022. La communication associée n’a pas fait dans la dentelle, vantant une initiative visant à récompenser les fans « pour toutes les années de soutien », tout en promettant aux investisseurs potentiels de « changer le monde des NFT et de faire passer le football au niveau supérieur », comme présenté dans un spot publicitaire diffusé sur les réseaux sociaux de l’entreprise.
Une semaine après avoir commencé la promotion, la recherche associée au mot clé « Binance » a augmenté de 500% sur les moteurs de recherche. Seulement depuis,, le vent a tourné. La success story Binance a subi le retour de bâton du marché. En un an, le NFT le moins cher de la collection CR7 est passé de 77 $ à désormais presque 1 $. Un recours collectif a ainsi été déposé devant le tribunal de Floride et les plaignants reprochent au footballeur de leur avoir fait subir des pertes financières après des investissements sur Binance.
Bien sûr, l’attaquant d’Al Nassr ne soit pas au courant de la cuisine interne de son partenaire et des humeurs du marché. Mais celà, il va falloir l’expliquer dorénavant aux juges. Les utilisateurs réclament 1 milliard de dollars de dommages et intérêts. La plainte déposée le 27 novembre dernier accuse CR7 d’avoir fait la promotion de la plateforme à l’internationale en sachant que cette dernière vendait des titres non enregistrés et de leur avoir ainsi fait subir d’importantes pertes financières, par son influence.
A noter que le recours collectif qui vise le joueur de 38 ans a été déposé une semaine après que le ministère américain de la Justice a demandé à l’entreprise de payer une amende de 4,3 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros). Le PDG du géant des cryptomonnaies, Changpeng Zhao, a plaidé coupable de violation des lois américaines contre le blanchiment et a depuis jeté l’éponge.
Du reste, la loi américaine est claire : « La célébrité est tenue responsable de sa déclaration sur le produit. L’annonceur est également responsable des fausses déclarations faites par le biais de l’approbation », déclare la Federal Trade Commission, chargée de protéger les consommateurs contre les publicités trompeuses, dans son rapport. A lire ici .