Par Dr Abderrahmane MEBTOUL.
Professeur des universités et expert international, le Dr Abderrahmane MEBTOUL a été Directeur d’études au Ministère de l’Énergie/Sonatrach de 1974 à 1979, 1990 à 1995, 2000 à 2008, et 2013 à 2015. Il a également servi en tant que Président de la commission de transition énergétique des 5+5 en 2019.
Les réserves de pétrole de l’Angola, avec une population de 36,68 millions d’habitants au 1er janvier 2023 et un PIB de 124 milliards de dollars en 2022, sont estimées entre 8 et 10 milliards de barils. Le pays dispose de 14,50 milliards de dollars de réserves de change, et les hydrocarbures représentent plus de 94% de ses exportations (50 milliards de dollars en 2022).
En mai, l’Angola a produit plus d’1,6 million de barils par jour (bpj), une augmentation de 91 000 bpj, devenant ainsi le premier producteur de pétrole du continent africain. D’autres pays comme la Libye, le Venezuela, et l’Iran peuvent influencer les cours pour des raisons politiques spécifiques. Par ailleurs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) rapporte une production totale de 102,2 millions de barils par jour en 2023, avec les pays hors OPEP représentant plus de 50% de la production mondiale.
Dans ce contexte d’incertitude, l’Angola a décidé de quitter l’OPEP suite à un Conseil des ministres le 20 décembre 2023, une décision transformée en décret le même jour. Cette décision fait suite à un désaccord avec l’OPEP concernant les quotas de production. Les anticipations de récession économique en 2024 et la croissance inférieure aux attentes de la Chine soulèvent des inquiétudes quant à la demande future d’hydrocarbures.
À court terme, le retrait de l’Angola de l’OPEP a eu peu d’impact, permettant une relative stabilité des prix du pétrole entre 79 et 80 dollars le baril. Cependant, les événements en Mer Rouge et les tensions avec l’Iran pourraient avoir des conséquences significatives sur le marché des hydrocarbures.
En conclusion, les facteurs géostratégiques, l’avenir de la croissance économique mondiale, les mutations énergétiques pour lutter contre le réchauffement climatique, et les actions de l’OPEP+ sont autant d’éléments qui expliquent les fluctuations des cours du pétrole. Le gaz naturel, répondant à d’autres normes, constitue actuellement un marché segmenté.