C’est un Ghana fraîchement bénéficiaire d’un moratoire sur le service de sa dette jusqu’en mai 2026, de la part de ses créanciers, et d’un versement immédiat de 600 millions de dollars du Fonds monétaire international (FMI) au titre de la 2e tranche de financement d’un programme d’aide de 3 milliards de dollars approuvé en mai 2023 qui foule la pelouse du stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé ce lundi 22 janvier pour défier le Mozambique. Avec un stock de dette qui a dépassé les 100%, les deux pays asphyxiés par le service de la dette sont en quête d’une victoire qui les qualifierait d’office pour la 8e de finale si l’Egypte ne domine pas le Cap-Vert, auquel cas ils devront explorer la piste de passer comme meilleur 3e.
58 milliards de dollars de dette
Grand producteur de cacao et d’or, le Ghana obtient ainsi 1,2 milliard de dollars du FMI sur les 3 milliards prévus par le programme en 36 mois pour sauver Accra du défaut de paiement. « L’accord de ce jour est une étape importante », a souligné le ministre ghanéen des Finances, Kenneth Ofori-Atta, lors d’une conférence de presse. « C’est la démonstration indubitable que le programme avance régulièrement et que notre trajectoire de réformes est stable », a ajouté celui qui gère les finances du Ghana depuis janvier 2017, début de l’ère d’un certain Nana Akufo-Addo qui a pourtant bâti une grande partie de sa popularité sur le slogan « le Ghana sans aides », symbole de l’indépendance économique du Ghana vis-à-vis des pays riches.
Avec une dette de 58 milliards de dollars représentant 105 % de son PIB – selon les données de la Banque mondiale –, le Ghana, l’un des pays les plus endettés du continent, espère ramener son ratio d’endettement à 86,1% en 2024 et 72% d’ici à 2028.
Classé en ‘détresse de dette’
En face, le Mozambique qui a connu trente années consécutives de croissance – à une moyenne faible – seulement interrompues par la pandémie (-1,3% en 2020). Classé en ‘détresse de dette’, l’endettement total du pays s’est creusé en 2021 pour atteindre 133,6% du PIB, dont environ 85% de dette externe. Les données les plus récentes font état d’une baisse du ratio à 102,1% une année plus tard.
En octobre dernier, le Fonds monétaire international (FMI) avait exhorté Maputo à améliorer ses mécanismes de prudence budgétaire afin de réduire la dette publique. L’institution a surtout souligné l’importance de maintenir un budget sans dépenses excessives pour permettre à l’économie de croître de manière stable dans les années à venir, en tenant compte des indicateurs macro-économiques actuels, qui suggèrent que le pays a la capacité de financer ses investissements.

Le président ghanéen (d) et son ministre des Finances (g). Les deux sont en poste depuis janvier 2017.
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