Selon la Banque mondiale, les politiques actuelles créeront « tout au plus, 100 millions de nouveaux emplois au cours des 20 prochaines années au lieu des 450 millions dont l’Afrique aura besoin » alors que la population subsaharienne pourrait compter 2 milliards d’habitants en 2050 et doubler en 2100. Aussi faut-il un programme doté d’un fonds privé à la hauteur du défi afin d’éviter le pire. Comment un programme d’industrialisation de 1 000 Mrds d’euros sur 20 ans pourrait être mis en œuvre Après plusieurs années de recherche économique et financière ainsi qu’une vingtaine d’articles publiés dans la presse, le programme pour l’industrialisation de l’Afrique Subsaharienne en moine de 20 ans semble, en matière de développement de l’Afrique subsaharienne, s’imposer en tant que principale proposition crédible face à la politique d’’Aide publique au développement (APD) qui a échoué ou à l’Agenda 2063 de l’UA qui n’a guère progressé.
Le programme se déclinerait ainsi : 300 Mrds d’euros pour créer 100 zones d’activités industrielles et commerciales modernes de diverses tailles, évolutives et sécurisées, reparties dans une quarantaine de pays dont les occupants, entreprises étrangères ou locales s’acquitteront ensuite des loyers et services auprès du fonds de gestion. Afin de construire des lieux de vie, autonomes et moins énergivores, des activités agricoles dans des périmètres de seulement quelques dizaines de kilomètres, complèteront ces écosystèmes. 400 Mrds d’euros pour des prêts aux entreprises locales et étrangères et participations dans des projets à haut potentiel. Il nous faudra néanmoins, adosser le fonds à des investissements extérieurs et mécanismes de compensation pour satisfaire à des impératifs de rentabilité et de stabilité. 300 Mrds d’euros pour ériger 100 villes nouvelles écologiques, peu distantes des 100 zones d’activités industrielles et commerciales. Elles accueilleront à terme, 150/200 millions d’habitants dont familles de travailleurs qui bénéficieront d’infrastructures d’énergies, transport, éducation, santé etc. Un fonds d’investissement dédié et répondant à des règles de gestion sérieuse et prudente Pays donateurs d’aide publique au développement (APD) ainsi qu’investisseurs institutionnels et privés pourraient considérer la potentielle efficience d’un capitalisme intelligent et abonder le fonds dédié au Programme pour l’industrialisation de l’Afrique subsaharienne en moins de 20 ans. Ce nouveau mode de contribution au développement servirait une rémunération des fonds investis chaque an et son mécanisme financier favoriserait un essor rapide de la région subsaharienne.
Certes, la rémunération des capitaux ne rivaliserait pas avec celle des produits financiers les plus performants mais séduirait néanmoins des investisseurs soucieux d’afficher des valeurs de RSE et d’inclusivité tout en préservant leurs investissements dans un fonds à la gestion sérieuse et prudente. La création des nouveaux outils de production industrielle ou agricole financés, ne serait guère anarchique et s’inscrirait dans un processus encadré. Ainsi, les productions qui constitueront des écosystèmes locaux complets ou s’inséreront dans des chaines de valeur mondiales, multiplieront les effets positifs de chaque euro investi. Pour dégager les marges bénéficiaires suffisantes qui participeront de la viabilité du fonds, nous userons souvent, de la production à la commercialisation, d’un modèle économique d’intégration verticale qui valorisera mieux des richesses locales. Nous devrons parfois intégrer des placements externes en attendant que le programme produise ses effets. Il est crucial que l’Afrique subsaharienne soutienne ce projet d’intérêt général pour les populations.
Aussi faut-il que l’Afrique subsaharienne se mobilise en faveur de ce projet d’intérêt général pour les populations Il pourrait s’avérer à la hauteur du challenge en termes d’emplois mais aussi en matière de fourniture de biens de consommation nécessaires. Nos propositions sont bienveillamment accueillies par un nombre croissant de subsahariens et membres de la diaspora. Un plébiscite du programme et une implication des entrepreneurs africains, seront de nature à convaincre davantage de pays, d’investisseurs institutionnels et privés ainsi que de grandes entreprises internationales, de s’associer à cet ambitieux et noble défi pour l’Afrique subsaharienne.
A propos de l’auteur
Consultant et entrepreneur, Francis Journot dirige le programme pour l’industrialisation de l’Afrique subsaharienne en moins de 20 ans ainsi que le Plan de régionalisation de production et Africa Atlantic Axis. Il est aussi l’initiateur du projet International Convention for a Global Minimum Wage.