Par Dr Imad Moumin*
L’inébranlable constat des économies développées met en lumière de façon éloquente la corrélation positive entre une gestion judicieuse et concertée de la richesse et l’épanouissement économique. Cependant, cette harmonie semble échapper à de nombreux pays en développement, en particulier en Afrique, où l’absence persistante d’un cadre de gestion patrimoniale entraîne inexorablement un cercle vicieux de liquidation pour de nombreuses entités commerciales.
Au cœur de cette problématique, perdure l’incapacité prédominante des entités commerciales, spécifiquement des institutions financières en Afrique, à orchestrer de manière efficiente la gestion de la richesse. Cette lacune se manifeste par l’incapacité à inciter les investisseurs locaux et étrangers à allouer leurs capitaux à des initiatives génératrices de rendements raisonnables. Par exemple, la réticence des investisseurs étrangers à s’engager peut être attribuée à des lacunes perçues dans les mécanismes de gouvernance d’entreprise, décourageant ainsi les flux d’investissements.
La gouvernance d’entreprise, telle que définie par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE – 2005), transcende un ensemble complexe de concepts. Selon cette acception, le gouvernement d’entreprise est « le système par lequel les sociétés commerciales sont dirigées et contrôlées ». Cette définition englobe la structure de gouvernance, précisant la répartition des droits et des responsabilités entre les divers intervenants de l’entreprise, incluant le conseil d’administration, les dirigeants, les actionnaires et les autres parties prenantes. Elle énonce également les règles et procédures guidant les prises de décision dans les affaires de l’entreprise, tout en fournissant le cadre nécessaire pour définir les objectifs de l’entreprise, concevoir les moyens pour les atteindre, et instaurer des mécanismes de contrôle des performances.
Cette approche va manifestement au-delà de la simple structure organisationnelle de l’entreprise, impliquant plutôt les relations de l’organisation avec ses parties prenantes et la société dans son ensemble. Son objectif central est de promouvoir l’équité, la transparence et la responsabilité, en alignant les actions sur les intérêts des principales parties prenantes.
Parmi les préoccupations majeures de la gouvernance d’entreprise, notamment la transparence, la responsabilité, l’environnement juridique et réglementaire, la gestion appropriée des risques, les flux d’informations, ainsi que la responsabilité de la direction générale et du conseil d’administration, occupent une place prédominante. Ces facteurs jouent un rôle fondamental dans l’établissement d’une base solide, permettant aux entreprises de prospérer dans un environnement économique dynamique tout en répondant aux attentes croissantes de ses parties prenantes.
Ainsi, il devient indubitable que la gouvernance d’entreprise constitue une composante indispensable du développement économique durable. Son implantation judicieuse constitue une porte ouverte à l’afflux d’investissements, à l’essor d’entreprises prospères, et à une contribution incontournable à l’amélioration positive du tissu économique, surtout dans des contextes où la gestion de la richesse reste un défi.
En définitive, la gouvernance d’entreprise s’affirme comme un puissant levier, transformant les défis en opportunités cruciales pour nos entreprises africaines. C’est l’imperium indispensable pour un avenir prospère et comme on dit chez nous en Afrique ‘’Là où il y a une volonté, il y a un chemin’’.
*A propos
Dr Imad Moumin est directeur administratif et financier dans une multinationale allemande, titulaire d’un doctorat en administration des affaires de l’ESC Clermont Ferrand.