La troisième édition du Baromètre de l’Industrie Financière Africaine, présentée par l’Africa Financial Industry Summit (AFIS) et Deloitte, met en lumière l’état actuel et les perspectives de l’industrie financière africaine. Malgré un contexte mondial difficile, marqué par des incertitudes macroéconomiques et des tensions sur les marchés,95% des leaders de l’industrie financière sont optimistes quant aux perspectives économiques à trois ans. En réponse à l’inflation persistante, au potentiel resserrement de la politique de taux et au durcissement de la réglementation, ils continuent de porter une attention particulière à leur gestion Actif-Passif (ALM), à la gestion des risques (cybercriminalité et sécuritaire notamment) et du capital. Ceci notamment grâce à la mise en œuvre de mesures spécifiques et pragmatiques (approche de distribution plus sélective, création de fonds de garantie et amélioration de la génération interne de capital), au détriment dans certains cas du financement de l’économie réelle.
Les dirigeants mettent l’accent sur la gestion des risques, notamment en raison de l’inflation et des régulations plus strictes.
Le rapport souligne une augmentation significative de la maturité numérique des institutions financières africaines, impulsée par l’adoption de l’open banking et des investissements dans le Cloud et les technologies innovantes. Toutefois, l’utilisation effective de l’intelligence artificielle reste marginale.
Les marchés de capitaux africains font face à des défis, notamment en termes de liquidité et d’accès aux capitaux, bien que les performances financières restent solides. La finance verte et les objectifs de neutralité carbone représentent encore des domaines à développer considérablement, avec peu d’institutions engagées dans des actions concrètes. Malgré les besoins annuels de 250 milliards de dollars de l’Afrique en matière de financement climatique, les investissements dans la finance verte restent limités, avec seulement 10 % des répondants engagés dans l’émission d’obligations vertes.
La perception de l’attractivité de l’industrie financière africaine a été impactée par les turbulences politiques et le retrait des grands acteurs internationaux, mais cela a offert des opportunités aux banques locales pour innover et s’agrandir.
Enfin, le rapport encourage l’exploitation des opportunités panafricaines et la mise en place d’un cadre prudentiel harmonisé pour renforcer l’intégration régionale et soutenir le développement économique. Deloitte et l’AFIS se positionnent comme partenaires clés pour accompagner le secteur dans son évolution vers un avenir prospère et résilient.