L’annonce de Gianni Infantino pourrait catalyser l’entrée de l’industrie textile naissante en Afrique de l’Ouest, particulièrement dans les nations du C4+1 avec Arise IIP en fer de lance. Le marché du vêtement de sport, en pleine expansion, est actuellement estimé à 200 milliards de dollars et pourrait potentiellement atteindre les 500 milliards de dollars si de nouveaux acteurs sur d’autres continents émergent.
Gianni Infantino, président de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), a annoncé le samedi 24 février 2024, l’intention de l’organisation de voir des maillots « Made In West Africa » pour la Coupe du monde 2026 et ses différents programmes. Cette déclaration a été faite en marge de la 13e Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Abu Dhabi.
L’Italien a insisté sur la mise en place d’une chaîne de valeur textile complète dans la région, condition sine qua non pour que la FIFA s’engage dans l’acquisition de textiles ouest-africains pour ses événements et programmes mondiaux.
La FIFA, en collaboration avec l’OMC et d’autres partenaires stratégiques tels qu’ARISE IIP, Afreximbank, l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), la Société financière internationale (SFI) et le Comité consultatif international du coton (CCIC), a indiqué que ce geste viendrait soutenir les efforts visant à renforcer l’industrie naissante du coton et du textile dans les pays du C4 + 1 — soit les pays du Coton-4, premiers producteurs et exportateurs de coton du continent africain, à savoir le Bénin, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad ainsi que la Côte d’Ivoire. Ces pays, grands producteurs, transforment encore une faible partie de leur production.
Gianni Infantino souligne que « La FIFA regroupe 211 fédérations nationales à travers le globe ». Il observe que si les nations majeures et les clubs de renom disposent de leurs propres fournisseurs d’équipements sportifs, nombreuses sont celles à travers le monde qui peinent à trouver des partenaires économiques pour la fabrication de leurs équipements. « Nous estimons que ce partenariat avec l’OMC pourrait les séduire », déclare le président, notant au passage que le secteur du football génère un chiffre d’affaires global dépassant les 270 milliards de dollars, dont 70% des revenus ne se font qu’en Europe.
“Nous devons ramener une partie de cet argent en Afrique”, a affirmé pour sa part la directrice générale de l’OMC, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, à deux jours de l’ouverture de la 13e ministérielle de l’organisation à Abou Dhabi.
Selon les informations, dans les mois à venir, une étude est en passe d’être bouclée, pour concrétiser ce partenariat entre la FIFA et l’OMC, centrée sur les pays du C4+1. Objectif ? Intégrer ces pays dans ce vaste marché mondial des vêtements de sport, estimé à 200 milliards de dollars.
GDIZ, porte-flambeau
En juin prochain, une délégation de la FIFA visitera Btex, le plus grand parc textile éco-responsable du monde, situé dans la zone industrielle de Glo Djigbé (GDIZ), à 45 km de Cotonou, une joint-venture entre Arise IIP et le gouvernement béninois.
Pendant leur séjour au Bénin, la délégation envisage de finaliser les premières commandes de kits pour le programme scolaire de la FIFA (F4S). Au Bénin, ARISE IIP déploie plusieurs parcs textiles dotés d’unités ultramodernes qui devraient initialement transformer 40 000 tonnes de fibres de coton, avec l’objectif d’augmenter la capacité à 100 000 tonnes à moyen terme. Les premières usines ont déjà expédié une commande de 600 000 pièces de vêtements, incluant des leggings et des polos fabriqués au Bénin pour la marque américaine The Children’s Place (TCP).
Le 7 octobre, le Bénin, leader africain dans la production de coton et futur fleuron de l’industrie textile ouest-africaine, devrait accueillir la prochaine Journée du Coton, un événement conjointement organisé par l’ONU et l’OMC. Cette rencontre offrira une plateforme supplémentaire pour échanger sur les progrès réalisés et les obstacles à surmonter afin de réaliser ces objectifs ambitieux.
Tant la FIFA que l’OMC anticipent qu’une telle collaboration entre les acteurs clés de l’industrie textile ouest-africaine pourrait non seulement révolutionner l’économie régionale, mais également établir de nouvelles normes de production textile durable et éthique dans l’industrie sportive mondiale.