L’Archer Capital est un groupe d’investissement et d’accompagnement créé à Brazzaville, au Congo, à l’initiative d’experts financiers de la CEMAC, avec pour ambition de devenir une institution panafricaine de renommée internationale. Son directeur général, Gilles Tchamba, répond à nos questions.
Vous venez de lancer une opération de mobilisation de fonds de 50 milliards de FCFA au profit de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC ). Pouvez-vous revenir sur les caractéristiques de l’émission et votre rôle ?
Nous sommes trois structures pour conduire ce consortium en tant qu’arrangeur : Elite Capital à Yaoundé, Contractuor à Douala et L’Archer Capital à Brazzaville. Le syndicat de placement comprend 24 acteurs représentatifs du marché. Le consortium arrangeur constitué de nos deux partenaires camerounais et de nous-même est convaincu que la BDEAC pouvait relever ce défi. Certaines estimations avaient conclu que le marché n’était pas assez liquide et qu’il y avait des émissions similaires faites notamment par l’État du Gabon. Nous avons quant à nous effectué le travail de prospection sur le marché et obtenu plusieurs importantes prises fermes. La période de souscription est étalée du 4 au 22 mars avec un prix d’obligation de 10 000 FCFA et une souscription minimale de 10 obligations.
Concrètement, Il y a trois tranches dont la tranche C avec un taux de 4,70%, sur trois ans. La tranche B est libellée sur 5 ans avec un taux de 5,95% et la tranche A sur 7 ans avec un taux de 6,20%.
Les fonds sont destinés à financer l’initiative AZOBE, pierre angulaire du nouveau plan stratégique 2023-2027 de la BDEAC, qui vise à mobiliser des fonds pour des projets d’infrastructure et de développement durable. La première phase de cet emprunt, d’une valeur de 50 milliards de FCFA, est une étape cruciale d’un programme total de 100 milliards de FCFA prévu pour l’année 2024. Ces fonds seront investis dans des secteurs vitaux tels que les transports, l’énergie, l’agro-industrie, le tourisme, l’éducation et la santé.
Nous encourageons fortement tous les acteurs financiers, les bailleurs, les sociétés, et même les particuliers à investir dans ce projet qui peut permettre d’améliorer les conditions de vie des populations de la région.
Pouvez-vous nous présenter L’Archer Capital ?
L’Archer Capital est une institution financière créée au Congo à l’initiative d’anciens banquiers avec le souci d’apporter des réponses différentes de celles que nous avons eu à apporter en tant que banquiers commerciaux. Nous intervenons dans l’investissement et dans le financement. Le groupe a été créé en plein Covid et le lancement de l’activité remonte à 2021. Nous avons démarré avec un capital de 10 millions de FCFA. Aujourd’hui, nous sommes déterminés à prendre pleinement notre place sur le marché.
Comment arrivez-vous à mobiliser l’épargne des ménages dans une zone et sur un continent où l’on se projette peu vers l’avenir ?
Tout passe par l’éducation financière. Nous avons une équipe commerciale jeune, dynamique, sur les deux activités asset management et Securities (sociétés de bourse). Nos traders sont très présents dans le quotidien du marché. Nous sommes les principaux animateurs du marché secondaire en zone CEMAC. Nos collaborateurs sont dotés de tout le matériel nécessaire et sont connectés en permanence à notre réseau d’investisseurs bancaire et non bancaire.
Quelles sont vos perspectives sur la zone CEMAC, sur vos différentes lignes de métier ?
Nos perspectives sont solides ! Premièrement, notre offre asset management s’inscrit dans une diversification des produits proposés. Nous avons choisi de nous concentrer sur l’innovation, en intégrant à notre marché des produits qui n’existent généralement que sur des places financières profondes. Notre portefeuille asset management est de 2 milliards de FCFA. Nous projetons d’aller au-delà de 50 milliards de FCFA. Côté Securities, notre activité s’est principalement concentrée sur le financement des États puis des municipalités et des fonds de garantie. De 2021 à aujourd’hui, nous avons réalisé plus de 1 200 milliards de FCFA de levées. Il s’agit d’une grande fierté pour nous et nous sommes encore plus ambitieux. Notre stratégie s’inscrit parfaitement dans notre vision, qui est de contribuer à la construction d’économies africaines fortes, responsables et inclusives.
Avez-vous vocation à rester indépendant ou bien gardez-vous la porte ouverte à d’importants investisseurs ?
Pour l’instant, ce n’est pas d’actualité, mais ce n’est pas quelque chose de définitif. Avec les fondateurs, nous avons pris la résolution de nous focaliser sur un plan de 7 ans. Il se concentre sur quatre piliers que sont les ressources humaines, le capital social, les fournisseurs et l’engagement sociétal.
Notre énergie est mobilisée à 100 % sur le développement de l’Archer Capital. A ce jour, nous avons 64 salariés à travers deux filiales, un bureau en Guinée-Équatoriale. Nous avons réalisé plus de 25 opérations complexes dans la CEMAC, notamment des restructurations de dettes, des introductions en bourse et des levées de fonds. Nous avons aujourd’hui, 50 milliards de FCFA de titres en conservation.
Notre ambition est de devenir le leader du marché, nous croyons en nous, mais surtout, nous croyons en nos équipes qui ont rejoint l’Archer depuis 2021 et nous croyons dans nos économies qui se développent et permettent d’entrevoir un avenir meilleur pour tous.