Invité à l’ouverture du sommet « All Africa Media », le 9 mai 2024 à Nairobi, Keyna, le nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque Africaine de Développement, s’est adressé aux journalistes et représentants de médias venus de plusieurs parties du continent en ces termes : « Soyez les vuvuzelas de l’Afrique » . Il s’agit en fait de la dernière phrase d’un discours sur le rôle des médias africains dans le changement d’un narratif largement en défaveur du continent et responsable de l’augmentation du coût du risque dans la levée des capitaux. Invoquant des figures historiques comme le célèbre écrivain africaniste Chinua Achebe et son inusable : « Tant que les
lions n’auront pas leurs propres historiens, l’histoire de la chasse glorifiera toujours
le chasseur. », le président de la BAD invite les médias du continent à « raconter les histoires positives de l’Afrique ». Voici son discours intégral.
Discours d’ouverture de Dr Akinwumi A. Adesina, Président, Groupe de la Banque africaine de développement Sommet des dirigeants des médias d’Afrique
Nairobi, Kenya, 9 mai 2024
Son Excellence, Président Ruto, Président de la République du Kenya,
Honorables Ministres et Secrétaires Généraux,
Membres du corps diplomatique,
Eminents dirigeants et PDG du secteur des médias,
Distingués Mesdames et Messieurs,
Je vous salue.
Je suis ravi de m’adresser à vous aujourd’hui lors de ce Sommet des dirigeants de tous les médias. Je tiens à féliciter « All Africa Media » et son fondateur, Amadou Mahtar Ba pour son dévouement et son engagement envers l’Afrique. Je félicite également les dirigeants des médias et de la communication de toute l’Afrique pour tous les efforts que vous déployez pour faire le récit de l’actualité africaine au jour le jour. Ce sommet intervient à un moment où l’Afrique fait face à de grands défis, je pense en particulier à des pays comme le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda et le Burundi qui ont récemment été frappés par des tempêtes torrentielles et des inondations causant la perte tragique de nombreuses vies humaines.
À vous, Président Ruto, au gouvernement et au peuple du Kenya, je présente nos sincères condoléances et vous témoigne toute notre affection fraternelle. Que Dieu réconforte les familles et les proches des personnes endeuillées et vous accorde le courage et la force nécessaires pour guérir, récupérer et reconstruire. Je voudrais vous demander d’observer une minute de silence en l’honneur et à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie lors de ces inondations tragiques.
Le Kenya peut compter sur le soutien indéfectible de la Banque africaine de développement pour l’accompagner dans tous ses efforts de reconstruction. Nous sommes convaincus le pays va récupérer et se redresser très vite. Vous reconstruirez votre pays et la croissance reviendra malgré les défis de cette catastrophe provoquée par le dérèglement climatique, que vous n’avez pas provoquée, mais dont les conséquences impactent négativement l’Afrique de manière disproportionnée. Merci de l’opportunité que vous me donnez de m’adresser à vous tous alors que vous vous réunissez pour discuter du rôle des médias en Afrique sous le thème « La Réingénierie des médias africains à l’heure des transformations critiques ». Des médias indépendants, professionnels, responsables et financièrement stables sont essentiels à la liberté d’expression, au développement de la démocratie et au renforcement de sociétés inclusives.
La situation a été difficile pour les groupes et les entreprises des médias à travers l’Afrique depuis la pandémie de Covid-19. Cette pandémie sans précédent a perturbé les modèles économiques, modifié les relations avec le public, réduit les revenus et mis à l’épreuve les valeurs professionnelles et la confiance du public. Nous vivons à une époque dynamique. La technologie continue d’évoluer rapidement, l’essor d’Internet, des plateformes de médias numériques et sociaux a détourné l’attention du public de sa dépendance à la radio, à la télévision et à la presse écrite.
Les deux tiers de la population mondiale se tournent désormais vers Internet, les réseaux sociaux et une pléthore de médias et d’applications numériques, Internet pour accéder à des actualités, des informations et des divertissements en temps réel. Ce changement dynamique est largement alimenté par l’utilisation généralisée des téléphones mobiles. D’ici 2030, 6 milliards de personnes dans le monde auront accès aux smartphones. Parmi elle, 692 millions se trouveront en Afrique.
Ces changements transformateurs ont déréglementé la création et la distribution de contenus d’actualité, sans compter les contenus créés par des robots, l’IA et les fakes. En bref, c’est un tout nouvel environnement où les frontières entre réalité et fiction peuvent devenir floues. Dans la quête de parts de marché et la domination des contenus sur les réseaux sociaux, les évolutions véritablement positives en Afrique passent inaperçues au milieu de tout ce vacarme, alors que des informations non filtrées sont divulguées à des publics informés et non informés.
Dans cet écosystème nouveau, le public a tendance à ne pas évaluer de manière critique ni à réfléchir au contenu des « actualités » et est souvent incapable de discerner ou de tracer un récit clair pour l’Afrique au milieu du nuage d’informations et de désinformation. Par conséquent, les nouvelles positives concernant l’Afrique disparaissent souvent, sont sous traitées, voire mises de côté. En tant que président du Groupe de la Banque africaine de développement ayant pour mandat de mobiliser des ressources pour le développement de l’Afrique, je suis parfaitement conscient de l’importance de l’information, de la manière dont elle est produite, qui la produit, comment elle est utilisée, comment elle est interprétée et de son impact.
Nous avons fait un excellent travail en tant que banque en maintenant notre notation AAA. En fait, nous avons été la seule institution financière notée AAA sur le continent au cours des 9 dernières années pendant lesquelles j’ai été Président de la Banque. Le personnel, le conseil d’administration, les actionnaires et moi-même travaillons sans relâche pour garantir que notre notation reste intacte. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pourrons fournir aux 54 pays membres régionaux des financements concessionnels pour accélérer leur développement.
Quiconque connaît la rigueur des agences mondiales de notation de crédit sait que plusieurs facteurs, notamment la gestion des risques, la liquidité, l’adéquation des fonds propres, la gestion de portefeuille, la transparence et la bonne gouvernance, sont pris en compte. En tant que banque nous avons obtenu une notation AAA par les cinq agences mondiales de notation de crédit. Cela est essentiel pour que la banque puisse accéder aux marchés de capitaux mondiaux et trouver des financements à long terme moins coûteux pour le développement de l’Afrique. Il y a à peine un mois, la banque a lancé un capital hybride historique de 750 millions de dollars, noté AAA par les trois agences mondiales de notation de crédit et sursouscrit 8 fois par les investisseurs du monde entier. Il s’agit d’une première pour une banque multilatérale de développement à l’échelle mondiale. En quoi cela est-il important ?
Parce que cela a été fait par une institution africaine !
Cela change les perceptions, cela fait preuve de leadership, d’innovation et cela ajoute au récit positif de l’actualité en provenance d’Afrique. Il y a deux ans, la Banque africaine de développement a été classée meilleure banque multilatérale de développement du monde par Global Finance. Elle a également été classée comme l’institution financière la plus transparente au monde, Publish What You Fund « Publiez ce que vous Financez ».
En outre, le Fonds africain de développement, l’institution de financement concessionnel de la Banque, a été classée par le Centre pour le Développement Mondial, basé à Washington DC, comme la deuxième meilleure au monde, devant 49 institutions de financement concessionnel dans tous les pays de l’OCDE. Cette évolution positive, ainsi que d’autres, ne sont pas le genre d’informations pour lesquelles l’Afrique est connue. La question est : combien d’agences de presse sont au courant ou l’ont rapporté ? Dans la plupart des cas, les bonnes nouvelles émanant d’Afrique ont tendance à être minimisées ou sous traitées, au profit de défis de plus en plus grands.
L’actualité sur l’Afrique, qu’elle provienne de l’intérieur ou façonnée de l’extérieur, est souvent pleine de stéréotypes, de négativisme et de fausses idées, de perceptions erronées ou de préjugés trop profondément enracinés. J’ose dire que l’un des défis majeurs auxquels le continent est confronté réside dans le fait que la plupart des informations qui le concernent sont en phase avec des stéréotypes séculaires, tels que la guerre, les conflits, la famine et les calamités. Une enquête réalisée en 2021 par Africa No Filter Report sur « Comment les médias africains couvrent l’Afrique » a révélé que si plus de 80 % disent que l’actualité africaine est importante pour eux, 50 % reconnaissent que leurs actualités et articles sur l’Afrique étaient conformes aux stéréotypes. Elle a en outre montré que 37 % des rédacteurs interrogés constatent un manque d’intérêt de la part des annonceurs pour l’actualité africaine.
Mais ils devraient s’intéresser à l’Afrique !
Malgré les défis auxquels l’économie mondiale est confrontée, l’Afrique a enregistré un taux de croissance de 3,2 % en 2023, supérieur à la moyenne mondiale de 3 %, faisant ainsi preuve de résilience face aux multiples crises dans le monde découlant des risques géopolitiques, du changement climatique, de l’inflation mondiale, de la perturbation des chaînes d’approvisionnement et des défis croissants en matière d’endettement.
Les Perspectives économiques en Afrique (2023) de la Banque africaine de développement montrent que 11 des 20 économies ayant la croissance la plus rapide au monde se trouvent en Afrique. La semaine dernière, au Forum économique mondial de Riyad, en Arabie Saoudite, j’ai eu le plaisir de rencontrer la fondatrice d’une grande entreprise américaine spécialisée dans la gestion de l’image publique des pays, et j’ai partagé avec elle les développements positifs du travail de la Banque africaine de développement en Afrique. Elle a été très impressionnée et m’a dit en plaisantant : « Pourquoi cela n’a-t-il pas été bien couvert dans les médias occidentaux ? » Il est certain vous et nous avons la seule et même réponse à cette question.
L’actualité africaine, sauf négative, n’est pas prioritaire. Comment les nouvelles positives sur l’Afrique peuvent-elles se comparer à la prépondérance des rapports sur les conflits criminels, les crises et les défis ? Africa No Filter Report appelle cela « si le sang coule le sujet sera porteur ». D’autres dans le secteur disent cyniquement : « Si ça ne put pas, ça ne se vend pas. » Cela ne devrait pas être le cas. Du moins pour nous en Afrique. D’où je viens, nous avons un dicton. « le gens vous accorderont la considération que vous donnez vous-même ». » Tant que nous nous dénigrons continuellement et faisons le jeu de ceux qui contrôlent le récit sur l’Afrique, aussi longtemps nous resterons coincés avec une étiquette qui ne nous appartient pas.
Il est temps de changer.
Les préjugés, la désinformation, les stéréotypes sur l’Afrique et le mantra incessant de nouvelles négatives ont de multiples effets. Cela a un impact négatif sur le psychisme, les croyances et les espoirs des jeunes, avec pour conséquence une perception que leur destin se situe ailleurs que sur le continent. Les images négatives affectent fortement la confiance des investisseurs, découragent le capital, augmentent le profil de risque des pays et, pire encore, contribuent à ce que l’on appelle la prime de risque en Afrique qui rend le coût du capital pour l’investissement 3 à 4 fois plus élevé que dans d’autres régions du monde. Combien de fois avez-vous entendu dire qu’investir en Afrique est risqué ? Oui, l’Afrique comporte des risques, mais la question est : l’Afrique est-elle plus risquée que d’autres régions du monde ?
Eh bien, la perception n’est pas la réalité.
Moody’s Analytics a mené une enquête sur 14 ans sur les taux de défaut cumulés sur les prêts d’infrastructure dans diverses régions du monde. Les résultats montrent que le taux de défaut en Afrique était de 1,9 %, contre un taux de défaut de 6,6 % en Amérique du Nord ; 10 % en Amérique latine ; 12 % en Europe de l’Est ; et 4,3 % en Asie occidentale. Regardez cependant les rendements des obligations émises par les pays africains et les pays d’Amérique latine : pour une même notation de crédit de pays similaires notés BB dans les deux régions, celui d’Afrique paie un taux d’intérêt de 1,1 % plus élevé que celui d’Amérique latine.
Ainsi, cette année, l’Afrique paiera 74 milliards de dollars au titre du service de ses prêts, contre 17 milliards de dollars en 2010. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a constaté que si les pays africains étaient traités de manière transparente et équitable dans les notations des agences de risque de crédit, ils auraient économisé au moins 75 milliards de dollars en intérêts. Combien d’agences de presse ou de rédacteurs en chef ont demandé à leurs journalistes d’effectuer des recherches sur ces préjugés et d’en rendre compte afin de sensibiliser au coût de ces préjugés pour les pays africains ?
Il y a un déluge de désinformation sur l’Afrique, et celle-ci augmente à un rythme accéléré, sous l’effet de la révolution numérique et de la transition des grands médias vers les médias sociaux. À mesure que les modèles économiques des médias s’éloignent radicalement des modèles conventionnels axés sur la publicité et l’abonnement, le risque de préjugés encore plus négatifs et stéréotypés va augmenter. La domination de Facebook, Instagram, Twitter (maintenant « X ») et YouTube ; la montée des robots, des trolls et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour façonner et influencer le contenu remettent en question les notions d’indépendance, de transparence et de contrôle éditorial des médias. Si la fragmentation de l’écosystème médiatique a élargi l’espace d’expression de soi, elle a également créé une nouvelle série de problèmes, notamment l’ingérence étrangère dans l’élaboration du récit de l’actualité africaine.
Dans un article perspicace du Centre d’études stratégiques de l’Afrique de mars 2024, intitulé « Cartographier une vague de désinformation en Afrique », il est indiqué que « les campagnes de désinformation visant à manipuler les systèmes d’information africains ont presque quadruplé depuis 2022, déclenchant des actes déstabilisateurs et antidémocratiques ». Cette montée de la désinformation est liée aux efforts visant à influencer et à brouiller le discours politique, à inciter à des troubles civils, à susciter la méfiance à l’égard des gouvernements, à promouvoir les divisions ethniques et religieuses, ainsi qu’à saper la stabilité économique, sociale et politique des pays. Il y a à peine un mois, nous étions témoins des défis auxquels le Sénégal était confronté à l’approche des élections. Les médias ont été inondés de toutes sortes de nouvelles négatives. Certains ont proclamé que « le bastion de la démocratie en Afrique est en train de tomber ». D’autres ont hurlé : « la démocratie est en train d’échouer en Afrique ».
Même s’il y a eu des difficultés, le Sénégal a connu des élections pacifiques et une transition du pouvoir du parti au pouvoir au parti d’opposition. Lors d’une élection avec 19 candidats, les résultats ont été annoncés en quelques heures, et tous les candidats, y compris le président sortant, ont félicité le vainqueur, sans dissidence ni contestation judiciaire. Le président en exercice a invité le vainqueur présumé des élections au palais avant même l’annonce des résultats complets. Les institutions ont fonctionné, depuis la commission électorale jusqu’au pouvoir législatif, en passant par la Cour constitutionnelle et la présidence, sans aucune ingérence dans le processus.
Les récits négatifs dominaient les médias, mais il s’agissait pourtant d’un pays africain, malgré les défis qui venait de donner lieu à des élections mondialement respectées et d’effectuer un transfert de pouvoir hautement louable – un modèle pour le reste de l’Afrique.
J’étais à Dakar un jour après les élections présidentielles et j’ai été surpris par le niveau de sérénité, avec presque personne dans les rues pour jubiler ou manifester. J’ai demandé au chef de l’une des missions d’observation électorale son point de vue sur les élections, et il a répondu : « J’ai surveillé des élections en Afrique et à l’extérieur de l’Afrique, et je n’ai jamais vu une élection mieux menée que celle-ci. Pourtant, c’est l’Afrique !
Alors, qu’est-ce que tout cela signifie pour le développement ?
Premièrement, les médias jouent un rôle d’une importance cruciale, en étant justes, objectifs, mais aussi en étant un catalyseur du développement et en promouvant des informations positives sur les réalisations et les développements tangibles de l’Afrique. Cela est particulièrement vrai pour les informations dont nous savons qu’elles seront jetées à la poubelle par les rédacteurs étrangers et les journalistes qui travaillent pour eux sur le continent. Malheureusement, en raison du manque de ressources ou d’opportunités, les journalistes africains travaillant comme correspondants pour des agences de presse étrangères ne rapportent souvent que des articles qui correspondent aux stéréotypes des agences pour lesquelles ils travaillent et du public auquel ils s’adressent principalement.
L’enquête Africa No-Filter a révélé que les médias étrangers ne consacrent pas de temps ni de ressources à la constitution de réseaux de correspondants sur le terrain capables de rapporter correctement les reportages, mais comptent plutôt sur les agences occidentales pour travailler pour eux. Avec seulement 19 % de leurs articles émanant d’agences basées en Afrique, les reportages biaisés sur l’Afrique sont très répandus dans la mesure où la majeure partie des articles et des rapports sur le continent sont rédigés par des non-Africains.
Deuxièmement, le manque de financement a été cité par plus de 92 % des rédacteurs en chef, des journalistes et des médias comme une contrainte à la couverture des reportages en Afrique. Je proposerais la création d’une analyse de rentabilisation stratégique pour que les institutions financières rassemblent des ressources importantes pour financer une institution médiatique africaine crédible avec une empreinte mondiale. Les informations sur le développement doivent être correctement hiérarchisées et diffusées.
Pour attirer encore plus d’investissements directs étrangers, les histoires positives d’opportunités d’investissement africaines doivent être bien mises en valeur, car elles ne bénéficient malheureusement pas d’une couverture suffisante, voire pas du tout, dans les médias occidentaux. Je voudrais donc proposer que la Banque africaine de développement, la Banque africaine d’import-export et toutes les institutions financières régionales mettent leurs ressources pour soutenir l’émergence d’une société de médias africaine mondialement respectée qui positionnera l’actualité de l’Afrique dans le monde.
L’Afrique doit façonner son propre récit et ne pas dépendre de ce que les autres en pensent ou des perspectives qu’ils préfèrent partager à son sujet, ses réalisations et ses opportunités. Troisièmement, les institutions de développement en Afrique devraient créer un référentiel commun de récits, de vidéos et de contenus vérifiés et standardisés qui faciliteront le regroupement et la rédaction d’histoires sur ce qui est réalisé en Afrique. Cela réduira les coûts de recherche des médias pour les articles sur ce qui fonctionne en Afrique.
Quatrièmement, pour reconnaître et présenter les journalistes, correspondants et maisons de médias africains qui font la promotion de l’Afrique avec des articles impartiaux, la Banque africaine de développement travaillera avec All Africa Media et les entreprises africaines pour créer le Prix annuel des médias africains.
Cinquièmement, la Banque africaine de développement, en collaboration avec des partenaires et des entreprises africaines, contribuera également à la création de bourses pour journalistes et correspondants africains afin de contribuer à construire et à renforcer les capacités des journalistes et correspondants travaillant sur l’Afrique.
Dans deux semaines, l’Afrique et le monde se réuniront ici même à Nairobi pour la 59e Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement, du 27 au 31 mai. Ce sera l’occasion de célébrer également les 60 ans de la création de la Banque africaine de développement.
Au cours de ces 60 années, nous sommes passés de modestes débuts à ce que nous sommes aujourd’hui : une institution financière mondialement respectée qui donne le ton dans le monde du financement du développement mondial.
Ensemble, continuons à promouvoir l’Afrique. Je vous appelle en tant que leader des médias, devenez les vuvuzelas de l’Afrique ! Racontez les histoires positives de l’Afrique.
Qu’on l’entende depuis les sommets des montagnes du Kilimandjaro en Tanzanie jusqu’à la vallée du Rift au Kenya ; de la Montagne de la Table du Cap au point culminant du mont Katrina en Égypte ; des déserts du Sahel aux vastes forêts du Congo ; de l’air sec du Sahara à l’océan Atlantique.
Comme l’écrivait le célèbre écrivain africaniste Chinua Achebe : « Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, l’histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur. »
Le New York Times affirme que le monde devient de plus en plus africain. Je suis d’accord !
Désormais, les Africains doivent raconter leur propre histoire.
Pas les histoires que d’autres écrivent sur nous.
Pas les histoires d’une mentalité médiatique postcoloniale
Pas les histoires imprégnées du divisionnisme de la guerre froide.
Des histoires non biaisées, intentionnelles ou non.
Mais nos histoires, en tant qu’Africains, écrites par des Africains, sur l’Afrique et projetées avec confiance dans le monde.
Soyez les vuvuzelas de l’Afrique ! Je vous remercie