La première édition de Firifinance, le rendez-vous des acteurs financiers de la place de Dakar, s’est tenue le samedi 18 mai 2024. Les échanges ont porté sur les défis auxquels est confronté le marché financier sénégalais, notamment les mécanismes de financement des acteurs économiques. À cette occasion, un accent particulier a été mis sur l’inclusion financière.
Pape Ibrahima Diack, administrateur de la Banque pour le Commerce et l’Industrie (BCI), a donné le ton. « Ces réflexions doivent appréhender l’inclusion financière dans son acceptation globale. Elles doivent s’étendre à la connaissance des produits par les acteurs. Il ne faut pas se limiter aux acteurs classiques, il faut s’orienter vers les zones rurales, afin de permettre à ces dernières de s’approcher des banques. » Abondant dans le même sens, Fara Sarr, directeur général adjoint de SUNU Assurance Vie Sénégal, a fait savoir que le monde rural a avant tout besoin d’éducation financière pour comprendre le mode de fonctionnement des banques. « Il faut les informer, afin de faire tomber les préjugés et les réticences. Les banques doivent également rendre leurs produits accessibles à tous. »
Poursuivant dans cette dynamique d’inclusion financière, Pathé Mbengue, directeur général adjoint de la Banque Atlantique, a touché du doigt le sujet de l’augmentation de la participation des banques dans le financement de l’économie, estimée à 34 % au Sénégal. « Les défis majeurs tournent autour des capitaux. L’argent des banques n’appartient pas à ces institutions, mais aux clients. Le secteur fait face à des contraintes d’approvisionnement. Il va falloir se réinventer et innover. Avec un taux de bancarisation d’environ 39 %, l’urgence est d’explorer de nouvelles pistes afin d’augmenter le taux d’inclusion financière », a-t-il souligné.
Pour Ndeye Sokhna Diallo, expert financier au cabinet Banque Stratégie Développement (BSD) Consulting, le système bancaire sénégalais est inadapté pour financer les économies. « Il faut un système d’évaluation classique du besoin avant tout. La banque doit mettre en place un dispositif qui corresponde aux économies. Ce dispositif passe par des réformes de la part des régulateurs du secteur », a-t-elle expliqué.