À Abidjan, la Standard Chartered Bank Côte d’Ivoire a réuni des experts du marché financier régional. Objectif : Booster le marché obligataire régional, confronté à des enjeux cruciaux de croissance et de diversification.
Au cœur de la capitale économique de la Côte d’Ivoire, s’est tenu un atelier consacré au développement du marché obligataire régional, organisé par la Standard Chartered Bank Côte d’Ivoire. Cet événement a vu la participation de quelque 30 acteurs clés du secteur financier, avec pour objectif de jeter les bases d’une plateforme d’échanges destinée aux responsables des marchés financiers de la sous-région. L’événement a débuté par une intervention clé d’ Adelagun Ayodeji, Directeur des Marchés de la Standard Chartered Bank Nigeria et Afrique de l’Ouest, qui a partagé les meilleures pratiques du marché obligataire du Nigéria. Sa présentation a posé les bases d’un débat riche sur l’état actuel du marché régional et les pistes d’amélioration envisageables. Elle a mis en lumière les avancées depuis 2006 du marché financier nigérian, notamment l’introduction des market makers, des spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) et des technologies avancées, qui ont ensemble contribué à une liquidité accrue et à une meilleure précision des prix.
Ces éléments ont servi de prélude à un débat enrichissant sur les améliorations possibles pour le marché régional. « Le partage d’expériences est la clé pour débloquer le potentiel de nos marchés », soulignait-il. Deux panels ont ensuite structuré la journée d’échange. Le premier, animé par Oulimata Ndiaye Diassé, Directrice Générale d’UMOA-Titres, et composé de figures importantes telles que Michael Avou de la Société Générale, Ismaël Cissé de Sirius Capital et Didier Aphing Kouassi de Phoenix Capital, a permis, sous la modération de Chaïda Koné, Directrice exécutive des Marchés de la Standard Chartered Bank Côte d’Ivoire, de dresser un bilan détaillé du marché obligataire de la zone. Le second panel s’est penché sur les défis à relever et les stratégies à adopter pour stimuler ce marché encore naissant sur certains aspects. Passé de 1 300 milliards FCFA mobilisés annuellement à ses débuts à 7 194 milliards mobilisés l’an dernier, le marché régional est encore en développement, tant en termes de volumes mobilisés sur son segment primaire que de volumes transigés sur son segment secondaire, a indiqué Oulimata Ndiaye Diasse. Un progrès qui n’occulte cependant pas les multiples défis qui jonchent encore le chemin. Les participants ont identifié plusieurs enjeux majeurs : une fragmentation du marché, des coûts opérationnels élevés et des problèmes de standardisation qui entravent l’entrée des investisseurs étrangers. Les discussions ont également révélé une performance notable du marché en termes de rentabilité, comparativement à d’autres marchés internationaux.
Toutefois, ce tableau est assombri par un manque de profondeur et de diversité parmi ses investisseurs, ce qui entrave son expansion. Les participants ont ainsi appelé à élargir la base d’investisseurs à des acteurs comme les fonds de pension et les investisseurs grande entreprises (corporate). Les échanges ont aussi mis en évidence la prédominance des transactions de gré à gré et l’absence d’une plateforme de trading électronique commune. Le deuxième panel a été l’occasion pour ces acteurs d’orienter la discussion vers les actions futures à mener notamment la signature de conventions mises en place par UMOA Titres, la diversification des instruments d’investissement et l’organisation d’évènements du même type par les autres acteurs du marché. Pour conclure, John Mokom, le Directeur Général de Standard Chartered Bank Côte d’Ivoire a réaffirmé l’engagement de la banque envers le développement du marché régional. « Ces rencontres sont indispensables pour enrichir notre compréhension mutuelle et harmoniser nos efforts. Elles permettent de diffuser les meilleures pratiques et d’exploiter pleinement les opportunités de croissance dans notre sous-région, » a-t-il déclaré. Il a également réaffirmé le rôle de la Standard Chartered comme un acteur clé dans le tissu économique de la Côte d’Ivoire et de la sous-région. « Notre engagement envers le développement du marché obligataire témoigne de notre profonde compréhension des rouages économiques et de notre capacité à piloter des initiatives qui soutiennent la croissance durable. Les opérations de Standard Chartered en Côte d’Ivoire servent de référence et illustrent notre expertise en matière de marchés financiers, » a-t-il ajouté. Cette journée d’échange s’est donc achevée sur une note d’optimisme, avec la promesse d’une collaboration renforcée entre les acteurs financiers pour un marché obligataire plus intégré et dynamique dans la sous-région.