Les ministres africains de la santé, des finances et du commerce, les experts et les partenaires de développement ont adopté une approche pour la transition de l’Initiative pharmaceutique ancrée dans la ZLECAf (Initiative pharma) vers la phase de démarrage du Mécanisme africain d’achats groupés (APPM) afin d’assurer la continuité et de maintenir la dynamique visant à faire progresser l’accès aux soins de santé, à relancer l’industrialisation et à garantir la sécurité économique et sanitaire sur le continent.
Dans leurs recommandations tirées au cours de la fin de la réunion de trois jours à Mombasa, au Kenya, les ministres ont convenu que l’APPM, dirigé par les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) avec le soutien d’Afreximbank et de la Commission économique pour l’Afrique (CEA)) facilitera la transition harmonieuse de l’Initiative pharmaceutique ancrée dans la ZLECAf vers la phase de démarrage de l’APPM.
« La CEA, Africa CDC et Afreximbank lanceront également des achats groupés des produits déjà sélectionnés dans le cadre de l’Initiative pharmaceutique, en les élargissant progressivement pour inclure davantage de produits et de fabricants », indique la résolution des ministres.
L’AUDA-NEPAD accélérera l’opérationnalisation de l’Agence africaine des médicaments (AMA) pour améliorer l’accès à des produits médicaux de qualité, sûrs et abordables à travers le continent, ont-ils déclaré.
Le Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce, à la CEA, Stephen Karingi, a déclaré que l’APPM fournira un cadre de collaboration de normes communes de réglementation et de qualité pour garantir que les médicaments et produits pharmaceutiques soient efficaces, abordables et sûrs.
« Lier cette initiative de santé à la ZLECAf et à l’AMA présente de grandes opportunités avec le potentiel de changer des vies, de réduire la pauvreté et de contribuer au développement économique inclusif et durable du continent », a déclaré M. Karingi.
Il a noté que la mise en œuvre de l’Initiative pharmaceutique vise à favoriser un développement socio-économique inclusif et durable à travers un marché unique d’environ 1,4 milliard d’Africains qui sont continuellement confrontés aux impacts disproportionnés des maladies et aux coûts élevés d’importation de produits de santé vitaux.
Selon le Coordinateur par intérim du Partenariat pour la fabrication de vaccins en Afrique (PAVM), Dr Abebe Bayih, l’APPM, tout comme l’initiative pharmaceutique, sera ancrée sur la production pharmaceutique localisée, les achats pharmaceutiques groupés et un cadre réglementaire et de normes de qualité harmonisé.
La phase de démarrage de l’APPM portera désormais également sur la santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale et infantile (SRMNI) pour présenter une preuve de préfaisabilité dans les dix pays africains de l’Initiative pharma, à savoir, les Comores, Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, Madagascar, Maurice, le Rwanda, les Seychelles et le Soudan.
« Un approvisionnement groupé d’un minimum de cinq médicaments SRMNI est une partie importante de la phase de démarrage de l’APPM », a-t-il déclaré.
« L’exécution réussie de l’approvisionnement groupé SRMNI dans la phase de démarrage fournira des preuves crédibles et fiables aux pays africains et aux autres parties prenantes et créera l’impulsion nécessaire à la phase de mise à l’échelle ».
Le Directeur des opérations bancaires à Afreximbank, Kwabena Ayirebi, a souligné l’importance d’évaluer les risques et d’intégrer les devises étrangères dans le financement des soins de santé en Afrique.
Il a réaffirmé la volonté de la Banque de soutenir l’initiative et d’agir rapidement pour assurer son succès dans le domaine du financement et de tout autre besoin immédiat de mise en œuvre.
Le Secrétaire permanent du Ministère de la santé des Seychelles, Bernard Valentin, a souligné la nécessité de minimiser les risques associés aux médicaments falsifiés et de qualité inférieure sur le marché africain et de garantir des médicaments et des dispositifs médicaux de qualité, sûrs et abordables en Afrique.
Tom Mende, du Ministère kenyan de la santé, a déclaré que l’initiative permettra d’éviter les conséquences négatives des achats compétitifs et de garantir le respect des lois sur les marchés publics au Kenya.
Il a déclaré qu’il est nécessaire de s’assurer que les pays disposent de systèmes nationaux de dossiers médicaux pour combler les lacunes en matière de données sur le continent et de garantir un accès fiable à l’information.
L’APPM est le résultat d’une décision du Sommet de l’Union africaine, au cours de laquelle les chefs d’État et de gouvernement ont reconnu la nécessité d’établir un mécanisme d’achats groupés sous la direction d’Africa CDC et ont approuvé l’AMSP comme plateforme du mécanisme. Par conséquent, l’Initiative pharmaceutique ancrée dans la ZLECAf est désormais mise en œuvre dans le cadre de l’APPM. La réunion de trois jours est organisée conjointement par la Commission économique pour l’Afrique, les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) et des partenaires.