Par Meissa M. Lo, Expert financier et Consultant en finance de marché.
Aucun développement ne peut être atteint sans une santé robuste. Les chiffres sur les taux de mortalité dans les pays du Sud sont plus qu’alarmants. Selon l’ONU, l’ Afrique subsaharienne a enregistré 56 % de tous les décès d’enfants de moins de cinq ans en 2021 , et l’ Asie du Sud 26 % du total de cinq millions d’enfants.
Les pays du Sud global peuvent tirer beaucoup de profits de l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer les plateaux médicaux et leur système de santé. Une prise en charge sérieuse de ce sujet peut amener à avoir une parfaite maîtrise des autres domaines : éducation, agriculture , militaire etc. En ce qui concerne la santé et l’assurance d’une bonne fin de vie aux populations, il s’agit de l’amélioration des services de santé car l’IA peut aider à diagnostiquer des maladies, à prévoir des épidémies et à améliorer les soins aux patients grâce à des outils de télémédecine et à l’analyse des données médicales. L’accès aux services de santé est un véritable sujet pour les états en voie de développement, plusieurs facteurs sont mis en exergue soit l’effectif, les infrastructures ou même la cherté de certains soins. Mais avec l’intelligence artificielle, il sera possible de résoudre le problème d’effectifs lié à un manque personnels de santé qualifiés et au nombre d’infrastructures insuffisants. Il s’agira de mobiliser plus de moyens pour un accès à internet, à une formation rendant autonome les patients utlisants l’IA pour se soigner : accompagnement émotionnel et psychologique, avec des compagnons robotiques, planification avancée des soins, prédiction de maladies etc.
Ceci aidera dans l’augmentation de l’espérance de vie des populations, l’amélioration et plus de maîtrise des fins de vie et réduira considérablement l’écart pouvant exister entre la durée de vie d’une ville à une autre, sans doute lié à l’accès aux services de santé ou souvent aux coûts élevés des soins.
Pour le domaine agricole, on parlera d’agriculture intelligente, avec une utilisation de l’IA dans ce secteur. Cela consistera d’optimiser les rendements agricoles grâce à l’analyse des données météorologiques, à la gestion des ressources en eau et à la détection précoce des maladies des cultures, à une culture saine et Bio.
L’intelligence artificielle pourra aussi booster le secteur de l’éducation avec une éducation personnalisée, c’est-à-dire la mise en place de plateformes éducatives basées sur cette technologie peuvent offrir un apprentissage personnalisé, adapté aux besoins de chaque étudiant, ce qui est particulièrement utile dans les localités où les ressources éducatives sont limitées. Des pays comme le Sénégal, qui lutte depuis des années à l’éradication des écoles en abris provisoire, pourront définitivement y parvenir en investissant sérieusement dans cette nouvelle technologie. Par ricochet, le problème d’effectifs souligné concernant le personnel de santé pourra être résolu.
L’intelligence artificielle peut aussi stimuler l’innovation et la création d’emplois dans des secteurs technologiques émergents, favorisant ainsi la croissance économique. La gestion des ressources naturelles dont surtout l’utilisation de l’eau qui nécessite une bonne gestion, de l’énergie et des matières premières ou ressources tarrisables. Il y a aussi l’accès au financement, car les fintechs basées sur l’IA peuvent faciliter l’accès au crédit et aux services financiers pour les populations non bancarisées, en utilisant des algorithmes pour évaluer le risque de crédit de manière plus précise.
Pour maximiser ces avantages, les pays du Sud global devront également investir dans l’infrastructure numérique, la formation et l’éducation pour développer les compétences nécessaires en IA, et mettre en place des cadres réglementaires pour garantir une utilisation éthique et équitable de ces technologies. Les débats actuels sur la fin de vie et l’intelligence artificielle nous ont amené à poser la question à savoir si cette IA ne creusera pas encore plus l’écart entre les pays du nord et ceux du Sud. Ainsi, il est aisé de conclure que les recherches et investissements sur l’intelligence artificielle nécessitent beaucoup de moyens et de l’énergie, il est nécessaire pour les états du sud global de mettre en place un fonds d’investissement commun ou selon les regroupements étatiques et institutionnels : CEDEAO, CEMAC etc. afin de pouvoir développer leur propre IA leur permettant d’atteindre les objectifs précités sur les différents secteurs clés de développement ( santé, éducation). Par exemple, les recettes issues des hydrocarbures que commercialiseront certains états pourront être les sources de financement. Le président russe , Vladimir Poutine, révélait lors d’une sortie médiatique que celui qui maîtrisera demain l’IA , aura le contrôle du monde. Les pays du Sud Global notamment ceux de l’Afrique ne dévoient pas encore être en reste sur ce sujet comme c’est le cas avec la maîtrise des énergies et armes nucléaires ou atomiques par les puissances mondiales actuellement. Mais pour une parfaite et responsable gestion de cette science, l’urgence de réfléchir sur un encadrement juridique clair concernant la recherche et le développement ainsi que l’usage de cette science, est de rigueur afin d’éviter toute éventuelle dérive. Ce qui est clair est que Démocrite qui fût le premier à parler philosophiquement de l’atome, ensuite Thomson , Dalton et Rutherford qui ont exploité le côté scientifique au 19e siècle, n’auraient jamais imaginé qu’ils étaient en train de créer pour l’humanité une arme de destruction massive. D’où l’urgence de poser dès maintenant le sujet de l’encadrement juridique de cette science et pour les pays du Sud de s’intéresser sérieusement à ce sujet dans les instances de décision ou débats d’orientations budgétaires.
Meissa M. Lo
Expert financier
Consultant en finance de marché