Wagner atterrit, le risque pays s’envole
Au Burkina Faso, la stabilité politique s’érode rapidement, exacerbée par une série d’incidents militaires alarmants. Le point culminant de cette crise a été, selon plusieurs sources, l’exfiltration spectaculaire du président de la transition en plein conseil des ministres, un événement qui a profondément secoué la confiance nationale et internationale. Depuis, le Burkina Faso fait face à une augmentation du coût de son risque pays, alors même que plusieurs correspondants bancaires se détournent.
L’homme fort de Ouagadougou, Ibrahim Traoré, est fragilisé non seulement par ces incidents mais également par une détérioration continue de la situation sécuritaire dans la capitale. Des échanges de tirs ont été rapportés au palais présidentiel, et le 12 juin 2024, une attaque à la roquette a blessé deux personnes à proximité de la télévision publique. Ces événements ont été minimisés par des communiqués officiels évoquant de simples « incidents de tirs ». Pendant ce temps, Traoré demeurait invisible, ne faisant sa réapparition que le 14 juin, lors de la Journée mondiale des donneurs de sang, dans une tentative apparente de rassurer le public. Cependant, son silence autour des troubles récents et l’authenticité douteuse de ses apparitions publiques ont alimenté le scepticisme général.
Le 16 juin, les forces armées ont révélé le bilan désastreux d’un assaut djihadiste sur la caserne de Mansiba, à la frontière nord-ouest avec le Niger, où 107 soldats ont été tués et 7 autres pris en otage. Malgré la gravité de la situation, Traoré n’a pas communiqué directement sur cet événement tragique.
Le chef de la junte doit également naviguer à travers les eaux troubles de mécontentement interne au sein de l’armée, exacerbé par la présence de 80 à 120 militaires maliens et mercenaires russes de l’Africa Corps (ex-Wagner), arrivés discrètement à Ouagadougou. Cette dynamique complexe soulève des questions sur la capacité de Traoré à maintenir son autorité en ces temps incertains.