La leçon 2 d’économie du Pr Amath Ndiaye : la répartition de la richesse d’un pays

Dans notre précédente leçon, où nous considérions une économie fermée sans Etat, nous avions montré que la Valeur Ajoutée Brute était la richesse créée au sein de l’entreprise et que la somme des valeurs ajoutées brutes de toutes les entreprises constituait le PIB.

A quoi sert la Valeur Ajoutée Brute (VAB) ?

La VAB, c’est la richesse créée par l’entreprise ou le revenu que vont se répartir les travailleurs et les capitalistes propriétaires de l’entreprise. La VAB se répartit donc en 2 parts : salaires et excédent brut d’exploitation (EBE). L’excédent brut d’exploitation (EBE) est donc la part de la valeur ajoutée brute qui revient aux propriétaires de l’entreprise. Reprenons notre exemple de la leçon 1, où nous avions une VAB de 1 000 000 F. Si les salaires sont de 800 000 F, alors l’excédent brut d’exploitation sera de 200 000 F.

La VAB c’est le « gâteau » qu’on se répartit en 5 portions de 200000. Les travailleurs prennent les 4 portions et les patrons 1 portion. Bon appétit !!!

A quoi servent les revenus ?

Les travailleurs comme les patrons vont consommer et investir. Si on considère que les 75% du revenu vont à la Consommation donc les 25% iront à l’investissement. Ainsi, Consommation (C) = 750 000  F et Investissement (I)  = 250 000 F.

Conclusion

Si on considère, en fiction, une économie fermée, sans Etat, ni relation avec l’extérieur (donc pas d’impôts ni de droits de douane) on peut dire que :

• PIB =  VAB

C’est-à-dire que le Produit Intérieur Brut est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes de toutes les entreprises.

• PIB  =  Salaires + Excédent Brut d’exploitation (profits)

C’est-à-dire que le Produit Intérieur Brut est égal aussi à la somme des salaires et des excédents bruts d’exploitation.

• PIB = C + I

C’est-à-dire à la Consommation totale et l’investissement total de cette économie nationale.

• PIB = VAB = C + I

Le PIB est d’abord un produit  qui se transforme en revenu qui à son tour est consommé et investi.

Le PIB est un « gâteau » qu’on produit et qu’on se répartit. Plus la part dévolue à la consommation est grande moins sera grande celle de l’investissement. Moins d’investissement c’est aussi moins de croissance, toutes choses égales par ailleurs.

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A Suivre la prochaine leçon, le vendredi 28 juin  /

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Notice du Pr Amath Ndiaye: Le grand public a besoin de connaître certaines notions de base de l’économie. Cela facilitera la compréhension des problèmes économiques et contribuera, nous l’espérons, à la « convergence » d’idées sur les politiques économiques. Nous ne sommes pas des donneurs de leçons. Nous pensons en toute modestie que nous devons nous rendre utiles comme tout le monde en partageant du peu que nous savons.

A propos du Pr Amath Ndiaye

Prof. Amath Ndiaye est un éminent économiste sénégalais, titulaire d’un Doctorat d’État en Sciences Économiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (2001) et d’un Doctorat de 3e cycle en Économie du Développement de l’Université de Grenoble, France (1987). Depuis 1987, il enseigne à la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Expert reconnu, il a collaboré avec des institutions prestigieuses telles que la Banque Africaine de Développement, la Banque Mondiale, et le FMI, se spécialisant notamment dans les domaines des taux de change, de la croissance économique, et du développement institutionnel. Il a également contribué à la mise en place de la Banque Centrale Africaine sous l’égide de l’Union Africaine. Prof. Ndiaye est l’auteur de nombreuses publications influentes, notamment sur les régimes de change et la croissance économique en Afrique de l’Ouest. Trilingue, il maîtrise le wolof, le français et l’anglais.