En marge du Cabo Verde Investment Forum (CVIF 24) qui s’est tenu sur l’île de Sal, Karamba Badio, représentant de la Société Financière Internationale (IFC) pour le Cap-Vert, a accordé une interview exclusive à Financial Afrik pour passer en revue les performances de cette institution du groupe de la Banque mondiale
M. Badio, l’on a noté une forte présence du groupe de la Banque mondiale au forum d’investissement Cabo Verde, avec la SFI en tant qu’institution mondiale de développement, axée principalement sur le secteur privé. Quels sont ses domaines d’intervention au Cap-Vert ?
En marge du Cabo Verde Investment Forum (CVIF 24) qui s’est tenu sur l’Ile de Sal, Karamba Badio, Représentant de la Société Financière Internationale (IFC) pour le Cap-Vert, a accordé une interview exclusive à Financial Afrik pour passer en revue les performances de cette institution du groupe de la Banque mondiale.
Nous avons démarré le forum avec une forte présence du groupe de la Banque mondiale ici à Sal et nous avons été sollicités pour présenter le diagnostic du secteur privé du Cap-Vert. Ce rapport, publié le 4 mars dernier, a été présenté en détail à l’audience du Forum. Concrètement, avec la SFI, nous avons démarré notre représentation locale à Praia en mars de l’année dernière. À notre arrivée, notre portefeuille était d’environ 2 millions de dollars. En un an, nous avons connu une forte croissance, atteignant aujourd’hui 68 millions de dollars, démontrant l’importance d’une présence locale pour une institution comme la SFI. Nous avons investi dans divers secteurs, y compris les infrastructures avec le financement des aéroports du Cap-Vert, ainsi que le secteur hôtelier avec le financement d’un groupe portugais opérant au Cap-Vert.
Nos interventions ne se limitent pas aux investissements. Nous offrons également des services de conseil et d’assistance technique. Par exemple, nous avons collaboré avec une banque locale pour diagnostiquer leur plateforme de gestion des risques et avons organisé une formation sur la capacité financière des PME en partenariat avec cinq banques locales. Récemment, nous avons organisé un atelier avec l’Organisation mondiale de la Santé. Ce sont les points forts de nos activités au cours de l’année fiscale passée.
Aujourd’hui, quelles sont les priorités pour stimuler les investissements du secteur privé, notamment dans des secteurs clés tels que le tourisme, l’économie bleue, l’économie numérique et l’économie verte ?
Le potentiel du tourisme, qui représente environ 25 % du PIB du pays, est immense. Le Cap-Vert est un pays stable avec un potentiel significatif dans le secteur du tourisme. L’économie bleue, en tant qu’île, offre également d’énormes opportunités pour les investisseurs privés. Ces secteurs sont intégrés dans la stratégie nationale du Cap-Vert, tout comme le secteur numérique avec la stratégie de nomadisme digital que le gouvernement déploie. Les grands défis du Cap-Vert incluent principalement la connectivité, notamment entre les îles, ce qui entrave le développement touristique. Cependant, le gouvernement met en place un plan pour résoudre ce problème de connectivité.
Quels sont les avantages et les opportunités d’investissement au Cap-Vert ?
Les opportunités d’investissement sont variées. Outre le tourisme et le numérique, le Cap-Vert aspire à devenir un hub régional dans le secteur numérique, soutenu par une stratégie bien définie dans le Plan de développement national. Le Cap-Vert bénéficie d’une position géographique stratégique, à environ trois heures de décalage horaire avec la côte est des États-Unis, ce qui en fait un point central entre l’Europe et l’Amérique.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les investissements de la SFI au Cap-Vert ?
Pour l’année fiscale 2024, nos investissements ont augmenté de manière significative. Nous avons financé les aéroports du Cap-Vert en collaboration avec le groupe Vinci et soutenu le groupe hôtelier OASIS. En outre, nous avons organisé une formation financière avec cinq banques locales, formant 69 PME à la gestion financière. Nous avons également organisé un atelier sur le blanchiment d’argent en collaboration avec l’Organisation mondiale du commerce. Ces initiatives témoignent de notre engagement à soutenir le développement économique et social du Cap-Vert.
À propos
Avant d’occuper son poste actuel, Karamba Badio a développé une expérience approfondie dans plusieurs domaines au sein de l’IFC. Il a occupé divers postes dans les bureaux de l’IFC à Dakar, Abidjan et Johannesburg, participant activement à des opérations dans des secteurs tels que les services, l’industrie manufacturière et l’agroalimentaire. Il a également travaillé au bureau de l’IFC à Douala, couvrant la région de l’Afrique centrale.
M. Badio a aussi été responsable de portefeuille/recherche sur les actions à Washington DC, où il a examiné les investissements en actions de l’IFC dans des institutions financières en Afrique subsaharienne, en Amérique latine, dans la région MENA, en Asie du Sud et en Europe de l’Est.
Titulaire d’un MBA de l’Université Johns Hopkins aux États-Unis, M. Badio, en tant que directeur principal de l’IFC pour le Cap-Vert, est chargé de diriger la stratégie et les opérations de l’institution visant à stimuler le développement du secteur privé dans des domaines clés pour la croissance de l’archipel. Il met notamment l’accent sur le tourisme, la santé, l’énergie, le numérique et l’économie bleue.