La part des impôts et des subventions dans le PIB
Dans notre leçon précédente, nous étions arrivés à la conclusion que la somme des valeurs ajoutées brutes était la composante essentielle du PIB. Maintenant, considérons l’exemple d’un pays fictif avec Etat mais sans relation avec l’extérieur- donc il n’y a pas d’exportation ni d’importation ni de droits de douane. Dans ce cas le Produit Intérieur Brut sera égal à : la somme des valeurs ajoutées brutes + la TVA – Subventions sur les produits.
PIB = Somme des VAB + TVA – Subventions sur les produits.
– TVA = Total des Taxes sur la valeur ajoutée perçues par l’ETAT.
-Les subventions sur les produits sont les sommes d’argent versées par l’Etat aux producteurs, pour rendre certains produits moins chers.
Dans ce pays fictif, il y a 3 branches que sont l’Agriculture, l’Industrie et les Services*
. Pour l’année 2023, les valeurs ajoutées brutes (VAB) crées sont de 100 pour l’Agriculture, 150
pour l’industrie et 200 pour les Services. La TVA totale encaissée par l’Etat est de 50. Les
subventions versées par l’Etat pour diminuer les prix de certains biens consommation sont de 20. Les données sont milliards de Francs.
Donc PIB = Somme VAB + TVA – Subventions sur les produits
PIB = (100 + 150 + 200) + 50 – 20 = 480
La somme des VAB est de 450 milliards de Francs et la TVA nette des subventions sur les produits est de 30 milliards de Francs (50 – 20). Ainsi, la richesse crée en 2023, dans ce pays est de 480 milliards de Francs. Voir figure ci-dessous.
En agissant sur les impôts et les subventions, le gouvernement du Sénégal a annoncé, le 13
juin 2024, la baisse de prix de denrées alimentaires, à savoir le riz, le sucre, l’huile et le pain,
ainsi que de celle de services d’internet. Pour soutenir cette baisse de prix, il a alloué près de
53,4 milliards de francs CFA sous forme d’abandon de droits de douane et de TVA, en plus
des subventions versées.
La plupart de ces produits étant importée, la baisse des prix, certes va atténuer le coût de la
vie mais elle risque aussi de se traduire par une augmentation des importations. Ce qui
pourrait aggraver le déficit de la balance commerciale.
*la VAB crée par l’Etat est comprise dans celle de la branche des services pour simplifier.
A Suivre la prochaine leçon, le mardi 2 juillet 2024.
Notice du Pr Amath Ndiaye: Le grand public a besoin de connaître certaines notions de base de l’économie. Cela facilitera la compréhension des problèmes économiques et contribuera, nous l’espérons, à la « convergence » d’idées sur les politiques économiques. Nous ne sommes pas des donneurs de leçons. Nous pensons en toute modestie que nous devons nous rendre utiles comme tout le monde en partageant du peu que nous savons.
A propos du Pr Amath Ndiaye
Prof. Amath Ndiaye est un éminent économiste sénégalais, titulaire d’un Doctorat d’État en Sciences Économiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (2001) et d’un Doctorat de 3e cycle en Économie du Développement de l’Université de Grenoble, France (1987). Depuis 1987, il enseigne à la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Expert reconnu, il a collaboré avec des institutions prestigieuses telles que la Banque Africaine de Développement, la Banque Mondiale, et le FMI, se spécialisant notamment dans les domaines des taux de change, de la croissance économique, et du développement institutionnel. Il a également contribué à la mise en place de la Banque Centrale Africaine sous l’égide de l’Union Africaine. Prof. Ndiaye est l’auteur de nombreuses publications influentes, notamment sur les régimes de change et la croissance économique en Afrique de l’Ouest. Trilingue, il maîtrise le wolof, le français et l’anglais.