Le 16 juillet, Cotonou a accueilli une table ronde internationale sur le financement de l’action climatique au Bénin. Cet événement a réuni des représentants du gouvernement béninois, du FMI, de la Banque mondiale, et d’autres partenaires internationaux pour discuter des stratégies de financement des initiatives climatiques du Bénin.
Herman Orou Takou, Directeur de Cabinet du Ministre de l’Économie et des Finances, a ouvert la session en souhaitant la bienvenue aux participants. Tobias Adrian du FMI et Marie-Chantal Uwanyiligira de la Banque mondiale ont ensuite présenté leurs remarques. Romuald Wadagni, Ministre d’État et Ministre de l’Économie et des Finances, a prononcé le discours inaugural, soulignant l’importance de cette table ronde pour la mobilisation des financements climatiques et rappelant les avancées du Bénin en la matière.
Par la suite, Adidjatou Hassan a présenté les priorités stratégiques du Bénin en matière de financement climatique et de développement durable. Martin Pépin Aina a détaillé les besoins de financement de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN), tandis qu’Hugues Oscar Lokossou a exposé le pipeline de projets clés du gouvernement. Les présentations ont été suivies d’une session de discussions et d’échanges.
Après une pause café, Tobias Adrian et Catherine Pattillo ont modéré une session sur les options pour intensifier le financement climatique. Le FMI a présenté un aperçu du programme facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), tandis que Prasad Ananthakrishnan, chef de l’unité de la politique de financement climatique, dans le département des marchés monétaires et de capitaux (MCM), au Fonds monétaire international (FMI), a résumé les options de financement climatique. Chakib Jenane de la Banque mondiale a discuté des engagements en matière de développement durable et climatique.
Le Bénin, vulnérable aux impacts climatiques, intensifie ses efforts pour mobiliser des financements. En collaboration avec la Banque mondiale et le FMI, le pays a adopté le Rapport national sur le climat et le développement (RNCD) et a conclu un accord de 200 millions de dollars dans le cadre de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD).
Les secteurs clés comme l’agriculture, le tourisme et le fret sont fortement affectés par le changement climatique. La productivité agricole a déjà chuté de 40 %, menaçant la sécurité alimentaire. La déforestation et l’érosion côtière exacerbent les vulnérabilités, mettant en danger les écosystèmes et les infrastructures portuaires. D’ici 2070, le Bénin pourrait être parmi les pays les plus exposés aux températures extrêmes.
Le Plan national d’adaptation (PNA) 2022 cible divers secteurs pour réduire la vulnérabilité climatique, et la CDN 2021 actualisée vise une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20,5 % d’ici 2030. Pour atteindre ces objectifs, le Bénin a besoin de 2,7 milliards de dollars d’ici 2032.
Les réformes incluent l’amélioration de la gestion de l’eau, la protection des forêts et la promotion des énergies renouvelables.
Le RNCD a identifié des priorités sectorielles telles que l’agriculture, l’énergie, et la gestion urbaine. Des réformes et des initiatives comme l’émission d’obligations vertes et les partenariats public-privé (PPP) sont recommandées pour renforcer la résilience et attirer des financements privés.
Le Bénin bénéficie de l’assistance technique de divers partenaires pour développer ses capacités institutionnelles et ses projets climatiques. L’Union européenne, la Banque européenne d’investissement et la Banque africaine de développement apportent leur soutien à la formation des fonctionnaires et à la gestion de projets, notamment dans le secteur de l’énergie.
Le Bénin est sur une voie ambitieuse pour relever les défis climatiques. La coopération entre le gouvernement, le secteur privé et les partenaires internationaux est cruciale pour mobiliser les ressources nécessaires et mettre en œuvre les réformes climatiques.