Le Béninois Romuald Wadagni candidat à la présidence de la BAD

A moins d’un an de l’élection du président de la Banque africaine de développement (BAD) et surtout à l’approche de l’ouverture des candidatures en septembre 2024, on enregistre déjà des postulants. Après le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, le Sénégalais Amadou Hott et l’Algérien Rabah Arezki, le ministre de l’Economie et des Finances du Bénin, Romuald Wadagni, se porte candidat à la succession du Nigérian Akinwumi Adesina (président de l’institution depuis 2015), selon le magazine Challenges dans un confidentiel publié ce jeudi 18 juillet.

Cette élection prévue en mai 2025 revêt une importance capitale pour la BAD car l’Afrique est confrontée à une dette amplifiée par la Covid-19 avoisinant les 640 milliards de dollars. A cela s’ajoutent aussi les problématiques du changement climatique qui impacte sur les économies très dépendantes de l’agriculture et accentue l’insécurité alimentaire. L’une des priorités majeures pour le continent est aussi l’éducation et l’emploi pour disposer de ressources humaines compétitives.

Dans ce lot de candidatures déjà déclarées, le Béninois Romuald Wadagni est un postulant sérieux pour conduire l’institution panafricaine, vu son actif au ministère des Finances de son pays et au plan international.

Qui est Romuald Wadagni ?

Grand argentier de son pays depuis avril 2016, Romuald Wadagni dirige l’une des économies les plus dynamiques de l’Afrique, avec un taux de croissance de plus en plus élevé. C’est sous sa houlette que le Bénin a émis sa première obligation de 260 millions d’euros sur les marchés internationaux. A la grande surprise générale, le ministre a permis au pays de rembourser par anticipation une grande partie de la dette nationale. Cotonou a d’ailleurs reçu les félicitations du Fonds monétaire international (FMI) , satisfait de la résilience économique de Cotonou grâce aux réformes à l’actif du ministre Wadagni.

Plus tôt, le 19 avril 2024, l’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) a rehaussé la notation de crédit du Bénin, qui passe de « B+ » avec une perspective « Positive » à « BB- » avec une perspective « Stable ». Une note attribuée au résultat de la stabilité économique grâce à des réformes qui rassurent les marchés et les investisseurs.

Encourageant les initiatives privées et l’entrepreneuriat par une batterie de mesures, son pays a été reconnu par le CNUCED comme le lieu le plus facile et le plus rapide de création d’entreprise. Les nombreuses réformes économiques de l’argentier ont aussi motivé le FMI à déclasser le Bénin sur la liste des 25 pays les plus pauvres. Aujourd’hui, Cotonou est une référence pour le modèle de finance verte en Afrique après la « Table ronde sur le financement de l’action climatique au Bénin » organisée par le ministère des Finances et saluée par les bailleurs et partenaires internationaux.

Au plan international, le polyglotte (français et l’anglais), ressortissant de la Harvard Business School (USA) et de l’Ecole Supérieure des Affaires de Grenoble (France), a fait ses preuves d’Expert-Comptable dans des firmes française (Paris, Lyon), américaine (Boston, New York) et africaine de Deloitte.

Sur le plan régional, Romuald Wadagni a imprimé sa marque en Afrique de l’Ouest lorsqu’il assurait les fonctions de président du conseil statutaire des ministres des Finances de l’UEMOA. Sous sa présidence, il a encouragé la création d’une monnaie commune « plus autonome ». Pour ses actifs en tant que ministre des Finances, il a été distingué trois fois Meilleur Ministre africain des Finances de l’année par le magazine Financial Afrik.

De sa longue carrière dans les multinationales, le ministre des Finances dispose d’un carnet d’adresse riche et a acquis une bonne connaissance de l’Afrique, dispose de solides réseaux partout dans le monde.
Nanti de ces réussites et d’une longue expérience, Romuald Wadagni dispose de tous les atouts pour succéder à Akinwumi Adesina, à la présidence de la Banque Africaine de Développement.